: Vidéo Pénuries de médicaments : des relocalisations de la production… sans garanties pour les patients français
Pour inciter l'industrie pharmaceutique à fabriquer à nouveau nos médicaments en France, l'Etat a sorti le carnet de chèques : des dizaines de millions d'euros bénéficieront aux premiers "élus". L'un d'eux, le laboratoire Seqens, a accepté de recevoir une équipe de "Complément d'enquête". Extrait de "Pénuries de médicaments : à quoi jouent les labos ?", un document à voir le 9 septembre 2021.
Antibiotiques, antiviraux, anticancéreux... certains de ces médicaments sont indispensables à de nombreux patients, en médecine de ville comme à l'hôpital. Or en 2020, près de 2 500 médicaments ont connu une rupture d'approvisionnement en France – un chiffre en constante augmentation. Comment en est-on arrivé là ? Les pouvoirs publics jouent-ils vraiment leur rôle pour éviter ces pénuries ?
"Complément d’enquête" se penche le 9 septembre 2021 sur les dessous de ces ruptures d’approvisionnement à répétition. Un tiers d'entre elles est dû à la dépendance des industriels français envers l'Asie, tout particulièrement la Chine. Pour l'Europe, c'est 80% de la production des substances actives contenues dans les médicaments qui y a été délocalisée. Notamment celle des antibiotiques, pourtant essentiels dans notre système de soins.
Ce laboratoire va percevoir 13 millions d'euros pour l'ensemble de ses sites...
Sous le feu des critiques, les pouvoirs publics ont multiplié les annonces. Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, s'est ainsi engagé à relocaliser la fabrication de nos médicaments. A la clé, des dizaines de millions d'euros pour les premiers projets retenus.
Le laboratoire Seqens, qui en fait partie, a reçu une équipe de "Complément d'enquête" dans son usine du Gard, à Aramon. C'est ici que va être implantée une unité de fabrication d'antiviraux et anticancéreux. Des molécules dont la France et l'Europe manquent régulièrement.
... sans obligation de réserver à la France un certain quota de sa production
Pour produire ces nouveaux traitements à forte rentabilité, Seqens va bénéficier d'un joli coup de pouce du ministère de l'Economie. Le laboratoire va percevoir 13 millions d'euros pour l'ensemble de ses sites de production. Une somme qui représente près de 19% de ses investissements.
Cette aide de l'Etat oblige-t-elle l'entreprise à réserver à la France un certain quota de médicaments ? Non, est-il répondu aux journalistes, les conventions d'aide passées avec le gouvernement ne contiennent aucune clause de ce type. Malgré le soutien de l'Etat, Seqens pourra donc accorder la primeur de ses nouveaux traitements aux patients des pays les plus offrants...
Extrait de "Pénuries de médicaments : à quoi jouent les labos ?", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 9 septembre 2021.
> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique "Magazines".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.