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Santé : une première maison du don de plasma en France, pour faire face à "des besoins exponentiels"

Il y a un peu plus d'un mois, l'Etablissement français du sang a ouvert une maison du don de plasma dans le Nord, la toute première en France. Le plasma permet de fabriquer des médicaments dérivés du sang, dont la demande augmente.
Article rédigé par franceinfo - Laura Lavenne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La toute première maison du don de plasma en France, située à Hazebrouck, dans le Nord. (Laura Lavenne / Radiofrance)

Dans la toute première maison du don de plasma de l'Etablissement français du sang, qui a ouvert à Hazebrouck dans le Nord, il n'y a que des dons de plasma. Dans ce liquide, il y a les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. Morgane donne son plasma toutes les deux semaines : "J'ai appris que j'étais donneuse universelle de plasma donc je me suis dit que le plasma, c'était plus intéressant que donner mon sang. J'ai compris que cela sert pour la recherche, pour des traitements. J'ai l'impression que c'est plus utile"

>> Campagne pour le don de plasma

L'EFS a ouvert cette maison car l'offre ne suit pas la demande. Il recherche des donneurs de plasma, un don qui est moins connu que le don de sang classique et qui permet, entre autres, de produire des médicaments dérivés du sang. Avec le vieillissement de la population, l'augmentation des maladies chroniques, il y a en effet plus de besoins. 

Le don de plasma effectué par Morgane est donc un geste essentiel, réalisé en moins d'une heure. "Son plasma est spécifiquement utlisé pour de la transfusion de plasma, pour les personnes qui font des gros chocs hémorragiques, décrit Samantha, infirmière. On peut aussi s'en servir pour faire des médicaments."

"On va aller chercher les protéines qui sont contenues dans le plasma pour faire des médicaments comme l'immunoglobuline, qui est utilisée par les personnes qui sont sous chimiothérapie, ou les médicaments à base de facteurs de coagulation".

Samantha, infirmière

à franceinfo 

Bientôt une nouvelle usine de production en France

Le gouvernement veut relocaliser la production de certains médicaments en France pour éviter les pénuries et ceux dérivés du sang n'y échappent pas. "35% des médicaments seulement sont fabriqués à partir du plasma, en France. Or, ces besoins sont exponentiels. On a de plus en plus de maladies à soigner et donc, si on veut arriver à remonter ce pourcentage de fabrication de médicaments dérivés du sang, on est obligés d'intensifier cette collecte de plasma, pour ne pas être contraint, soit d'acheter à des prix exorbitants, soit de ne pas avoir les médicaments. On a un vrai enjeu de souveraineté nationale là-dessus", explique le Dr Annie-Claude Manteau, directrice de l'Etablissement français du sang pour les Hauts-de-France et la Normandie. 

À moins d'une centaine de kilomètres de là, à Arras dans le Pas-de-Calais, une nouvelle usine de production de médicaments dérivés du sang doit justement ouvrir. Elle sera opérationnelle dès la fin 2024. "On va donc devoir quasiment doubler notre collecte de plasma pour approvisionner cette usine, pour produire des médicaments dérivés du sang pour le marché français", précise le Dr Annie-Claude Manteau. Deux sites de bioproduction sont déjà implantés, à Lille et aux Ulis, en région parisienne. L'usine d'Arras doit permettre de tripler la capacité de production. 

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