Cancer : l'appel d'une patiente pour financer son traitement
Être en forme, s'occuper des chevaux dont elle a la charge, pratiquer son métier... si Leslie peut encore avoir une vie normale, c’est grâce au traitement qui contrôle la dernière récidive de son cancer du sein depuis 15 mois. "Quand j'ai appris pour la troisième fois qu'il fallait que je subisse une chimiothérapie lourde, j'ai dit à mon médecin que j'allais avoir du mal et je lui ai demandé s’il n’y avait pas une chimio plus douce", explique-t-elle.
C'était en 2015. Après une première tentative avec des chimiothérapies orales, son oncologue a dû ajouter une autre molécule, l'Avastin®, pour contrôler la maladie. Mais depuis, les autorités sanitaires ont jugé que le service médical rendu de ce traitement, était trop faible par rapport à son coût, 1.632 euros l'injection. Les restrictions sur le remboursement de l'Avastin® se sont alors accélérées au fil des mois.
"Cet été, on nous disait 'vous pouvez continuer, comme vous avez commencé avant, on le prend en charge'. Et en fait depuis mars, cette règle a changé et ça s'est durci. J'ai appris deux semaines avant l'injection suivante que ce n'était plus possible de le prendre en charge", explique le Dr Jean-Loup Mouysset, l’oncologue de Leslie. Une situation inacceptable pour sa patiente : "C'est un vrai choc parce que pour moi c'est hyper vital !... C'est ma vie ! En plus moi je suis en chimiothérapie longue durée donc au long cours... je sais que chaque traitement est important", affirme-t-elle.
Alors pour pouvoir continuer à bénéficier de son traitement actuel - Avastin®, associé à une autre thérapie ciblée -, Leslie a lancé en urgence un appel aux dons sur un site de financement participatif. En un mois, la quadragénaire a déjà récolté plus de 42.000 euros. Une somme grâce à laquelle elle pourra obtenir 25 injections - chacune valant 1632.65 euros - soit plus d’un an de chimiothérapie
Entre temps, ses démarches auprès de l'Assurance-maladie ont également porté leurs fruits. Le régime dont Leslie dépend accepte pour l’instant de prendre en charge les injections une par une. Si la prise en charge se pérennise, Leslie compte reverser le montant de sa cagnotte à d'autres patients touchés. Car à cause des restrictions budgétaires en cours, ce genre de situation risque de se multiplier.
Ces arbitrages généraux sont imposés par le coût exorbitant des dernières innovations contre le cancer. Mais il faut trouver des dispositifs qui préservent les individus, pour éviter l'arrêt d'un traitement efficace contre une maladie particulièrement menaçante.
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