Cancer de la vessie : des traitements achetés à l'étranger permettent de calmer les tensions d'approvisionnement
Les médicaments pour soigner le cancer de la vessie sont en tension depuis plusieurs années. Après avoir limité les doses aux malades les plus gravement atteints, de nouveaux lots sont arrivés en France ces derniers jours.
"Actuellement, on a la spécialité scandinave", explique à nos collègues de France Bleu Sud Lorraine Nadège Nicolas, pharmacienne à l'institut de cancérologie de Lorraine. Depuis plusieurs années, le traitement contre le cancer de la vessie, qui touche entre 12 000 et 14 000 personnes, est en tension d'approvisionnement. Mi-janvier, le laboratoire Medac avait réservé les doses disponibles "aux patients dont le besoin est le plus urgent". Une situation qui avait été dénoncée par les malades et leurs proches.
Deux à trois mois de traitement d'avance
Malgré les difficultés, l'institut de cancérologie de Lorraine a toujours pu fournir les traitements à ses patients. "L'agence du médicament va très rapidement nous proposer une alternative par l'importation de spécialités d'autres pays, explique Nadège Nicolas à France Bleu. Lorsque les traitements venus de Scandinavie diminueront, "on va nous proposer maintenant la forme destinée au marché britannique ou au marché canadien qui sont de qualités identiques, c'est exactement le même principe actif".
Ces dernières semaines, le laboratoire allemand Medac avait dû réserver les doses disponibles aux personnes les plus gravement malades. Les lots arrivés sur le territoire français permettent de couvrir deux à trois mois de traitement des patients français. Il faut aller plus loin estime Michel Dauça, président de la Ligue contre le cancer Meurthe-et-Moselle. "Le traitement du cancer de la vessie impose des quantités assez importantes de molécules, ce qui amène des stocks qui ne permettent pas d'approvisionner le traitement pendant toute ces durées", explique-t-il à France Bleu Sud Lorraine.
Nous espérons qu'on sorte de cette situation qui provoque une inégalité dans le traitement des personnes malades.
Michel Dauçaà franceinfo
Pour éviter ces tensions d'approvisionnement, la Ligue contre le cancer suggère un système pour mieux prévoir les baisses de stocks mais aussi de rapatrier en France la production de traitements contre le cancer.
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