Pollution et grossesse : le coût faramineux de l'exposition aux particules fines
L’exposition des femmes enceintes aux particules fines présentes dans la pollution atmosphérique accroît les risques de retards de croissance du fœtus. Selon l’Inserm, 1% des enfants naissent avec un petit poids (inférieur à 2,5 kg) du fait de cette pollution, avec de nombreuses conséquences sur le développement. En effet, un quart d'entre eux présentera des retards moteurs ou intellectuels de développement.
Selon de nouveaux travaux de l'équipe Épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires (EPAR), le coût de la prise en charge spécifique des 8.300 enfants nés chaque année en France avec un petit poids à la naissance attribuable à l'exposition aux [particules fines] est estimé entre 9,5 et 39 millions d’euros. La prise en charge (sur l’ensemble de leur vie) de ceux présentant des retards moteurs ou intellectuels, est estimé "entre 458 millions d’euros et 1,9 milliard d’euros".
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"En l’état des choses, les coûts estimés sont supportés par les pouvoirs publics qui financent les structures de soin et de prise en charge. Les coûts restants (garde des enfants à domicile, absentéisme parental, éducation spécialisée …) restent à la charge des familles", explique dans un communiqué Isabella Annesi-Maesano, chercheuse en charge de l’étude.
Son équipe estime nécessaire de mettre rapidement en œuvre des mesures de santé publique afin de protéger les femmes enceintes, comme les inviter à rester chez elles plutôt que d'aller au travail en cas de forte pollution, avec une indemnisation intégrale du salaire : "le coût [de cette compensation de salaire] restera bien inférieur [pour la collectivité] au coût de prise en charge d'un enfant avec retard, durant l'ensemble de sa vie", concluent les auteurs de l'étude.
la rédaction d'Allodocteurs.fr
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