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Levothyrox : action collective en France contre les laboratoires Merck

Les plaignants réclament une indemnisation de 10.000 euros pour le préjudice qu'ils estiment avoir subi du fait du changement de formule du Levothyrox.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Une première audience a été fixée au 19 décembre devant le tribunal d'instance de Lyon

Plus de cent assignations contre le laboratoire allemand Merck doivent être déposées mercredi devant la justice française, dans le cadre d'une action collective dans l'affaire du Levothyrox, a indiqué mardi Me Christophe Lèguevaques, l'avocat des plaignants. Une première audience a été fixée au 19 décembre devant le tribunal d'instance de Lyon.

"Après ces 108 premières assignations, ce sont quelque 3.500 plaignants qui seront réunis à terme dans cette action collective et conjointe visant à obtenir rapidement l'indemnisation des malades" de la thyroïde, a précisé l’avocat. "Quelque 1.200 dossiers sont déjà en cours de constitution. Chaque jour, une trentaine sont déposés au cabinet." Me Lèguevaques sollicite dans le cadre de l'assignation une indemnité forfaitaire de 10.000 euros pour réparer les préjudices moraux subis par chaque demandeur. "Soit 5.000 euros de préjudice résultant du défaut d'information et 5.000 euros provenant du préjudice d'angoisse".  

Mise sur le marché en mars, la nouvelle formule de ce médicament fabriqué par le laboratoire Merck Serono, filiale du groupe allemand dont le siège français se trouve à Lyon, a entraîné chez certains de lourds effets secondaires (crampes, fatigue intense, maux de tête, vertiges, perte de cheveux...).

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"Nous voulons démontrer judiciairement la responsabilité des laboratoires Merck en raison d'un défaut d'information des patients sur les conséquences scientifiquement prévisibles du changement de formule du Levothyrox", a poursuivi l’avocat, pour qui "les laboratoires Merck savaient que 5 à 7% des malades devraient faire face à des troubles plus ou moins importants. Ils ont eu très vite des retours en ce sens mais n'ont réagi que début octobre."

L'idée de cette action collective, lancée en septembre via la plateforme MySmartCab, "c'est de regrouper un maximum de plaintes et d'engager une procédure au civil pour aller plus vite. Nous espérons avoir une décision l'an prochain", relève Me Lèguevaques.

Face à la colère des patients, l'ancienne formule du médicament a fait son retour dans les pharmacies françaises le 2 octobre, mais en quantités limitées. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a également indiqué que les malades disposeraient de cinq médicaments offrant une alternative au Levothyrox à partir de mi-novembre. La nouvelle formule du Levothyrox, qui a déjà suscité 365 plaintes à ce jour a conduit la justice à ouvrir une enquête. Des perquisitions ont eu lieu au siège de Merck à Lyon et au siège de l'ANSM, l'agence du médicament.

Au total, trois millions de patients prennent ce médicament en France (premier marché mondial) pour soigner l'hypothyroïdie ou à la suite d'une opération de cancer de la thyroïde.

Avec AFP

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