Grippe aviaire : la transmission de la souche H5N1 à l'homme "est une énorme inquiétude", alerte l'OMS
"Une énorme inquiétude." L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait part de sa préoccupation, jeudi 18 avril, face à la propagation croissante de la souche H5N1 de la grippe aviaire à de nouvelles espèces, y compris les humains. Début avril, deux personnes ont été testées positives aux Etats-Unis, après l'infection de troupeaux, notamment au Texas et au Kansas.
"C'est tragique à dire, mais si je suis infecté par le H5N1 et que je meurs, c'est fini. Si je fais le tour de la communauté et que je le transmets à quelqu'un d'autre, alors vous démarrez le cycle", a exposé Jeremy Farrar, scientifique en chef de l'agence de santé des Nations unies, lors d'un point-presse à Genève.
"Un taux de mortalité extraordinairement élevé"
La crainte est que le virus du H5N1 qui, chez les personnes, a démontré "un taux de mortalité extraordinairement élevé", s'adapte pour devenir capable de se transmettre d'humain à humain. Il n'y a pour l'heure aucune preuve d'une telle transmission. Entre le début de l'année 2003 et le 25 mars 2024, l'OMS a déclaré avoir enregistré un total de 888 cas humains de grippe aviaire dans 23 pays, dont 463 décès.
Au-delà de la surveillance des humains infectés par des animaux, "il est encore plus important de comprendre combien d'infections humaines surviennent sans que vous en ayez connaissance, car c'est là que se produira l'adaptation" du virus, a expliqué Jeremy Farrar. Il estime que les systèmes de surveillance et de détection des infections "ne sont jamais suffisants" mais pointe "que cela se produit dans le pays le plus riche du monde". Des études sérologiques y ont été lancées "pour voir si la transmission entre éleveurs de vaches et autres se produit".
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