Épidémie de rougeole dans le Grand-Est : "Un certain nombre d'enfants qui ont présenté la rougeole n'avaient pas été vaccinés"
Une quarantaine de cas de rougeole ont été recensés depuis le 30 janvier 2017 dans la région du Grand Est. Nicolas Billaud, pédiatre au C.H.R de Metz-Thoinville, rappelle l'importance des vaccinations.
Alors que la rougeole sévit à nouveau dans le Grand-Est, notamment dans les régions de Metz et Forbach (Moselle), Nicolas Billaud, chef du service de pédiatrie du C.H.R. de Metz-Thionville, a rappelé lundi 13 mars sur franceinfo l'importance de la vaccination.
franceinfo : Constatez-vous cette épidémie de rougeole ?
Nicolas Billaud : Effectivement, nous avons, quasiment depuis début février, une épidémie de rougeole. Le nombre de cas n'est pas énorme, puisque nous étions à une quarantaine de cas déclarés fin février, mais nous avons régulièrement des enfants touchés au service des urgences, ce dont nous n'avions plus l'habitude ces dernières années.
À quoi attribuez-vous ces cas ?
Le point de départ a été une petite épidémie dans une population migrante d'enfants. Ensuite, il y a eu des contaminations par le biais des salles de consultation et des services des urgences, parce que les enfants se sont cotoyés. Les enfants de moins d'un an ne sont pas vaccinés, donc sont plus à risques. La protection maternelle dure jusqu'à six mois, quand les mamans ont eu la rougeole ou ont été vaccinées. Mais il y a une période où les enfants ne sont pas protégés. Il y a aussi une couverture vaccinale qui n'est peut-être pas optimale : un certain nombre d'enfants qui ont présenté la rougeole n'avaient pas été vaccinés.
À quoi est due cette insuffisance de la couverture vaccinale ?
Il y a beaucoup d'appréhension autour de la vaccination. La rougeole est une maladie, qui n'est pas grave la plupart du temps, mais il ne faut pas oublier qu'on a eu plusieurs hospitalisations. Des enfants ont fait des surinfections pulmonaires et ont eu des problèmes d'alimentation. Des dames ont aussi été hospitalisées en réanimation.
Y a-t-il des raisons de s'inquiéter face à cette épidémie ?
Non, c'est une épidémie qui n'est pas explosive. Je pense qu'elle devrait, tout doucement, se tasser chez nous, mais ça montre les limites de notre système de protection, en tout cas de la vaccination. Je pense qu'il faut insister sur son importance. Elle doit débuter vers neuf mois ou un an. Les mères doivent aussi vérifier si elles sont vaccinées. On a eu des cas de mamans qui n'étaient pas vaccinées ou mal vaccinées.
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