Recrudescence des cas de rougeole dans le Grand Est
Quarante-quatre cas de rougeole déclarés depuis le 30 janvier 2017 en Moselle : c’est ce que vient d’annoncer l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est, dans un communiqué diffusé le 3 mars 2017.
Ces cas concernent des enfants, pour les trois quarts, et sont survenus dans les secteurs de Metz et Forbach. Les investigations menées par l’ARS ont mis en évidence une fréquentation de lieux de vie collectifs ainsi qu’une absence ou une insuffisance de vaccination contre la rougeole chez les sujets atteints et dans leur entourage. Or, "la vaccination constitue la mesure de prévention la plus efficace pour prévenir la diffusion de cette maladie virale dans la population", rappelle l'ARS.
Un virus particulièrement contagieux
Le virus de la rougeole est un virus particulièrement contagieux. Cette contagiosité commence cinq jours avant l’éruption cutanée et se prolonge cinq jours après. Par ailleurs, ce virus peut entrainer des complications graves, parfois mortelles, plus particulièrement chez les enfants de moins d’un an et les adultes de plus de 20 ans (cécité, encéphalites, diarrhées sévères, infections auriculaires et infections respiratoires graves comme la pneumonie).
Chez les femmes enceintes, il peut provoquer des complications aboutissant à une fausse-couche ou un accouchement prématuré.
Un vaccin en deux doses
Selon le calendrier vaccinal, la vaccination contre la rougeole, par le vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole (ROR), est recommandée chez les nourrissons avec une première dose à l’âge de 12 mois puis une seconde injection, "indispensable", souligne l’ARS, entre 16 et 18 mois.
En période d’épidémie, la première dose de vaccin peut-être avancée à 9 mois pour les enfants fréquentant une collectivité (crèche, halte-garderie), précise l’ARS. Cette vaccination tardive des nourrissons de moins d’un an, population particulièrement sensible aux complications graves de la maladie, implique donc une bonne couverture vaccinale du reste de la population pour éviter une diffusion du virus. Pour l'Agence de santé, "tous les enfants, adolescents et adultes nés depuis 1980, devraient avoir reçu ces deux doses de vaccin trivalent".
Eviter le cabinet du médecin traitant et les Urgences
Du fait de la forte contagiosité du virus, l’Agence indique également qu’en cas de signes évocateurs d’une rougeole (fièvre supérieure à 38°C, toux, rhinite, conjonctivite, fatigue importante, éruption cutanée) "il est conseillé de ne pas se rendre directement chez son médecin traitant ou aux Urgences hospitalières pour éviter tout contact avec d’autres patients en salle d’attente".
L'ARS recommande aux malades de contacter d’abord leur médecin traitant pour que celui-ci adapte le mode de consultation, et de mentionner, en cas de recours obligé aux urgences hospitalières, la présence de ces symptômes évocateurs d’une rougeole.
Persistance du virus dans plusieurs départements
Selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), plus de 24.000 cas de rougeole ont été déclarés entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2016, dont 1.500 ont présenté une pneumopathie grave, 34 une complication neurologique et 10 sont décédés. En 2012, le nombre de cas a diminué. Il est resté stable en 2013 et 2014 mais l’année 2015 a vu le nombre de cas augmenter de nouveau, principalement du fait d’un foyer épidémique survenu en Alsace.
En 2016, seuls 79 cas ont été déclarés. Mais l'InVS, qui note que "la circulation du virus, même atténuée, persiste encore dans plusieurs départements", recommande, tout comme l’ARS Grand Est, "la vérification du statut vaccinal et sa mise à jour avec deux doses de vaccin pour toute personne âgée d’au moins 12 mois et née après 1980".
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