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Décès d’un joggeur en Bretagne : la piste des algues vertes écartée par le parquet

EN BREF - Le récent arrêt cardiaque d'un joggeur, à l'embouchure du Gouessant, près de Saint-Brieuc, suscite les interrogations d'associations sur l'éventuelle responsabilité des algues vertes. Elles accusent le parquet d'avoir délaissé cette hypothèse.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Dans la soirée du 8 septembre, un joggeur de 50 ans est décédé à l'embouchure du Gouessant, envasé jusqu'à la taille. L'alerte a été donnée par son chien qui a rejoint, seul, le domicile familial de son maître. Le drame s'est produit dans le secteur où 36 sangliers avaient été retrouvés morts à l'été 2011, à un moment où les dépôts d'algues vertes étaient importants dans cette zone. Un rapport de l'Anses avait mis en avant les fortes présomptions quant aux émissions d'hydrogène sulfuré (H2S) provenant de ces algues en décomposition. Depuis, ces dépôts sont moins importants. Officiellement, ils sont rapidement enlevés pour éviter tout danger car l'algue verte n'est aucunement dangereuse quand elle est fraîche.

Interrogé par l’AFP lundi 12 septembre, le parquet a cependant affirmé qu’il n’y avait "pas de doute" quant à l'origine du décès. "En l'absence d'obstacle médico-légal, le corps a été remis à la famille", a-t-on ajouté, les obsèques devant être célébrées le mardi.

Le quinquagénaire courait régulièrement dans ce secteur, proche de son domicile. Le 8 septembre, il se serait "envasé en essayant de sauver son chien. Il a dû faire un effort physique, venant après son effort sportif, et il a eu un arrêt cardiaque", a précisé le parquet, s'appuyant sur l'enquête diligentée par la gendarmerie, ainsi que sur les observations des pompiers et du Samu.    

Mais dans une lettre ouverte adressée le 12 septembre au procureur, deux associations de défense de l'environnement reprochent aux autorités de n'avoir pas pratiqué d'analyses permettant d'éclaircir davantage les causes de ce décès : "L'absence d'autopsie […] et le refus manifeste de fait de toute enquête sur les causes de la mort de la victime nous apparaissent incompréhensibles", écrivent Sauvegarde du Trégor et Halte aux marées vertes.

Les deux associations, qui avaient également suivi de près l'affaire des sangliers, ont effectué des relevés sur les lieux le 10 septembre. Elles y ont notamment mesuré un dégagement d'hydrogène sulfuré à une "concentration allant jusqu'à 360 ppm (parties par million) alors que, par prudence", ses membres étaient "restés à la lisière de ces zones dangereuses" où la victime a été découverte inanimée, envasée jusqu'à la taille.  

"A 360 ppm, on est dans une situation où le malaise peut être réel et assez rapide. Et quand la personne ne peut se dégager rapidement, elle va perdre connaissance, tout en continuant à inhaler ce gaz dangereux", selon Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor. Dans le cas présent, "il y a donc au minimum un doute", souligne-t-il.

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