Vols annulés à cause du variant Omicron au "pire moment" pour les compagnies aériennes, souligne un consultant aéronautique
Plus de 6 000 vols ont été annulés pour Noël à cause du variant Omicron qui se répand à grande vitesse à travers le monde. Les compagnies aériennes commençaient à peine à entrevoir une sortie de crise.
Près de 6 300 vols ont été annulés dans le monde entier par les compagnies aériennes pour ce week-end de Noël, à cause du variant Omicron et de cas de contaminations chez des pilotes, hôtesses de l'air et autres membres du personnel. Ces annulations tombent au "pire moment", déplore dimanche 26 décembre Xavier Tytelman au micro de franceinfo.
"Avant la crise, en moyenne sur l'année, on faisait à peu près en moyenne 10 000 vols par jour. Là, sur un pic, ça montait à 30 000 ou 50 000, explique l'ancien aviateur, devenu consultant aéronautique, qui estime les annulations de vols à "au moins 10 à 15 % des voyages". Un nombre donc très important, "surtout en période de vacances, pendant laquelle on espère rattraper cette période qui est très difficile pour le secteur aérien", souligne-t-il.
"Les avions commencent à se vider car il y a des malades. C’est une opportunité pour les compagnies pour regrouper certains vols : plutôt que d’avoir deux vols remplis à 50 %, ils en font un rempli à 100 %. Pour certaines compagnies c’est même plus rentable de s’organiser comme cela", explique l’ancien militaire, ajoutant cependant que les compagnies "perdent un peu d’argent sur le transport de marchandises".
"Les gens veulent voyager"
Xavier Tytelman ajoute qu'avec la réouverture des frontières, "on battait des records, parce que les gens veulent voyager". Il cite notamment les exemples de l'Algérie et des États-Unis, "des pays vers lesquels les gens n'ont pas pu voyager pendant très longtemps". Ces destinations qui se referment "c'est catastrophique d'un point de vue financier", pointe le consultant. Il explique que les compagnies aériennes "espéraient une sortie de crise rapide et finalement, on est en train de repartir dans le rouge".
Selon lui, "on espérait avoir passé la crise en 2023 ou 2024, mais peut-être que ce sera encore décalé d’un an ou deux". Un autre facteur qui freine la reprise économique du secteur est que "le doute s’installe chez les passagers, ils ne savent pas si ça vaut le coup d’acheter des billets pour le printemps. On commence à voir cette reprise se casser".
Xavier Tytelman se veut toutefois rassurant, "logiquement, il n’y aura pas d’autres faillites, puisque depuis les deux dernières années, toutes les entreprises fragiles ont déjà disparu". Il assure également que les compagnies aériennes ne devraient plus avoir besoin des aides des Etats, même si "certaines risquent de demander de reporter le début des remboursements".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.