: Vidéo Hausse des cas de Covid-19 : le masque reste "un outil de protection contre tous les variants", rappelle Anne-Claude Crémieux
"Maintenir sa vaccination à jour est absolument essentiel", ajoute l'infectiologue.
Anne-Claude Crémieux, professeure de maladies infectieuses à l'Hôpital Saint-Louis à Paris, membre de l'Académie nationale de Médecine, a rappelé lundi 21 mars sur franceinfo que le masque restait "un outil de protection contre tous les variants" alors qu’il n’est plus obligatoire depuis une semaine. Les contaminations sont toujours en hausse avec 90 000 cas de Covid-19 repérés chaque jour, soit une augmentation de 36% en une semaine. L’infectiologue appelle les personnes vulnérables à continuer de porter le masque. "Il faut être rapide avec ce virus. Il ne faut pas attendre qu'il ait pris de l'avance. De vague en vague, on gagne du terrain. Notre objectif aujourd'hui, ce n'est pas d’en perdre", a-t-elle expliqué.
franceinfo : La fin du port du masque peut-elle expliquer cette remontée des contaminations ?
Anne-Claude Crémieux : Oui, c'est certain. La circulation des virus dépend de trois facteurs : le facteur humain, c'est-à-dire nos interactions avec ou sans masque; ça dépend aussi du facteur viral, on a un variant qui est un peu plus contagieux, c'est le variant Omicron 2; et enfin, le troisième facteur, c'est la baisse progressive de l'immunité, y compris après le rappel. Voici les raisons de ce rebond. Notre enjeu essentiel, c'est de maintenir un bon niveau de protection contre les formes sévères, d’éviter que ce rebond de contamination se traduise en rebond d'hospitalisation. Et pour cela, il y a deux moyens. Il y a le masque porté par les personnes les plus vulnérables. Le masque est un outil de protection contre tous les variants. Et puis, surveiller cette baisse de l'immunité contre les formes sévères chez les personnes les plus fragiles.
La quatrième dose est recommandée pour les plus de 80 ans, mais la Haute Autorité de santé la recommande pour les plus de 65 ans. Est-ce nécessaire ?
C’était tout à fait légitime de commencer par les 80 ans. On sait que ce sont les plus à risque. Ce sont ceux qui se sont fait vacciner en septembre. Ils sont à six mois. Or, à six mois, ça baisse. Et enfin, on sait que chez eux, le variant Omicron, qui est quand même plus gentil que le variant Delta, a tendance à être plutôt plus proche du variant Delta, cela veut dire des personnes qui sont très vulnérables pour faire des formes sévères. Donc oui, chez eux, la quatrième injection est parfaitement justifiée. Il faut être rapide avec ce virus. Il ne faut pas attendre qu'il ait pris de l'avance. On a gagné du terrain. De vague en vague, on gagne du terrain. Notre objectif aujourd'hui, ce n'est pas d’en perdre.
Hong Kong et la Corée du Sud sont touchées par une vague Omicron. C’est ce qui nous attend ?
Omicron provoque des formes graves chez des gens qui ne sont pas vaccinés. C’est sûr. On l'a vu. Les dernières formes graves qu'on a vues dans notre service, ce sont des personnes qui n'avaient pas été vaccinées, qui ont été en réanimation. Et c'est pour ça que maintenir sa vaccination à jour est absolument essentiel. Vous savez, à Hong Kong, seulement la moitié des personnes de plus de 70 ans avaient reçu une vaccination à jour.
"On voit bien qu’Omicron est moins sévère que Delta, mais sur une population immunisée."
Anne-Claude Crémieux, infectiologueà franceinfo
Gardons cette protection, ce bouclier vaccinal.
Peut-on espérer un vaccin contre Omicron ?
Un vaccin spécifique contre Omicron n'est pas très intéressant. Pourquoi ? Parce qu'il entraîne une protection uniquement contre Omicron. Ce que l'on veut, c'est d'avoir une protection qui soit large contre un grand nombre de variants. Donc, ça ne sera pas un vaccin Omicron seul. On espère avoir probablement un vaccin qui soit avec plusieurs souches, puisqu'on espère surtout que l'on aura un jour un vaccin dont la protection sera plus durable.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.