: Vidéo Covid-19 : en Île-de-France, "les réanimations sont déjà pleines", s'inquiète le professeur Rémi Salomon
Pour Rémi Salomon, les mesures de freinage en Île-de-France ne sont pas suffisantes. "Ce qui est un peu inquiétant, c'est que pour réellement freiner la circulation du virus, on n'a plus énormément de marges de manœuvre" à l'hôpital.
"La situation, je dirais qu'elle est sous contrôle" en Île-de-France, "mais ce qui nous inquiète, c'est que les réanimations sont déjà pleines" a expliqué vendredi 12 mars sur franceinfo le professeur Rémi Salomon, président de la Commission médicale d'établissement de l'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris). "Trouver des places devient de plus en plus difficile", a-t-il constaté.
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"Pour le moment, on est aux alentours de 10 à 15 % de déprogrammation [des soins], mais l'ordre a été donné d'aller à 40 %", a déclaré Rémi Salomon. "On essaye de déprogrammer les soins pour lesquels on sait que le report ne va pas poser trop de problème mais il en pose quand même. On n'a pas totalement épongé les déprogrammations du printemps", a précisé le professeur. "On sait qu'on a pris du retard avec des conséquences en termes de morbidité et de mortalité", dit-il avant de s'adresser aux patients : "Ce n'est pas vous qui vous déprogrammez, c'est nous [les soignants] qui vous diront si votre soin est reporté."
Face à cette situation sanitaire tendue, l'une des principales mesures en vigueur en Île-de-France pour limiter la propagation du Covid-19 est le couvre-feu à partir de 18 heures. Mais pour Rémi Salomon, "ça n'est pas suffisant et ce qui est un peu inquiétant, c'est que pour réellement freiner la circulation du virus, on n'a plus énormément de marges de manœuvre" à l'hôpital.
Il faut vraiment appuyer sur la pédale de frein au maximum, on n'a plus le choix.
Pr Rémi Salomonà franceinfo
La situation s'est notamment complexifiée avec le développement du variant anglais. D'après une étude publiée récemment dans la revue médicale britannique British Medical Journal (The BMJ) et qui porte sur "une très grosse cohorte", le risque de mortalité causé par le variant anglais est "d'en moyenne de 60% en plus". Quand le virus fait 100 victimes, le variant anglais "en fait 160". "C'est considérable", a affirmé Rémi Salomon.
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