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Vidéo Coronavirus : le géant de la livraison Amazon enverrait-il ses salariés au casse-pipe ?

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 4 min
Soirée 2 l'info. Coronavirus : Amazon enverrait-elle ses salariés au casse-pipe ?
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Article rédigé par France 2
France Télévisions

Selon les syndicats, les entrepôts Amazon auraient tout pour devenir des foyers de propagation du virus pour les 10 000 employés du groupe. L'une d'elles, qui travaille sur le site de Douai, a confié ses inquiétudes à "Complément d'enquête". Chaque jour, elle tente de faire valoir son droit de retrait, mais chaque jour, l'entreprise le lui refuse.

Certaines entreprises enverraient-elles leurs salariés au casse-pipe ? Serait-ce le cas du géant de la livraison américain Amazon ? Les syndicats estiment que ses entrepôts ont tout pour devenir des foyers de propagation du virus pour les 10 000 employés du groupe.

Des images que s'est procurées le magazine "Complément d'enquête" montrent en effet des situations préoccupantes : des salariés sans masque, des attroupements devant les casiers ou à la pointeuse en dépit des consignes de distanciation. Dans les escaliers ou les zones d'empaquetage, les employés sont des dizaines à se croiser en permanence, ils s'agglutinent jusque dans les salles de pause. Dans ces conditions, chaque changement d'équipe prend des airs de film catastrophe. 

Quid du droit de retrait ?

A l'entrepôt de Douai, dans le Nord, l'une des petites mains qui expédient les colis à travers toute la France a fait part de ses inquiétudes aux journalistes. Chaque matin, jugeant que les conditions de sécurité ne sont pas réunies, Stéphanie rentre chez elle. Chaque matin, elle adresse à son employeur un mail invoquant son droit de retrait.

Près d'un tiers des salariés du site le demanderaient. Ce droit est reconnu par la loi en cas de "danger grave et imminent"... mais visiblement moins par Amazon. Les jours non travaillés sont comptabilisés comme autant de journées d'absence non autorisée... et non payées.

"Mais qu'est-ce qu'on vaut, à leurs yeux ?"

"Ça me révolte que l'entreprise ne prenne pas en considération le fait qu'on se sente vraiment en danger. Mais qu'est-ce qu'on vaut, à leurs yeux ?" s'indigne Stéphanie. Si l'entreprise lui refuse ce droit de retrait, c'est parce qu'elle estime avoir pris toutes les précautions nécessaires.

Amazon a refusé les demandes d'interview des journalistes, mais leur a adressé des photos. Elles montrent les bandes jaunes qui délimitent des espaces réglementaires d'un mètre derrière les machines à café ou la pointeuse, ou encore aux toilettes. Des mesures suffisantes pour le géant de la livraison, qui n'entend pas cesser son activité.

Extrait de "Les forçats du coronavirus", un reportage à voir dans la "Soirée 2 l'info : Coronavirus : l'état d'urgence" que proposent "Envoyé spécial" et "Complément d'enquête" le 2 avril 2020.

Tous les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site et l'application mobile de Franceinfo, rubrique "Magazines".

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