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Vidéo Coronavirus : la stratégie française de dépistage s'est-elle heurtée à des blocages administratifs ?

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Durée de la vidéo : 4 min
Soirée 2 l'info. En France, la stratégie de dépistage du coronavirus s'est-elle heurtée à de banals blocages administratifs ?
Soirée 2 l'info. En France, la stratégie de dépistage du coronavirus s'est-elle heurtée à des blocages administratifs ? Soirée 2 l'info. En France, la stratégie de dépistage du coronavirus s'est-elle heurtée à de banals blocages administratifs ?
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Les journalistes de France 2 se sont penchés sur les raisons du retard français en matière de dépistage du coronavirus. Pourquoi l'Etat a-t-il refusé les services de certains laboratoires qui ont proposé leur aide pour réaliser des tests à grande échelle ?

La France a longtemps considéré que le dépistage du coronavirus ne pouvait être réalisé qu'à l'hôpital, au sein d'unités spécialisées en maladies infectieuses, nécessitant quantité de masques, de blouses et de personnel. Pourtant, le test serait en réalité assez simple à effectuer, explique ce reportage de Nathalie Sapena et Pierre Monégier, à voir dans la "Soirée 2 l'info" jeudi 2 avril 2020.

Cet extrait réunit plusieurs témoignages de professionnels qui ont proposé très tôt l'aide de leurs laboratoires – de ville, de recherche, ou même vétérinaires, spécialistes des tests à grande échelle. Pourquoi ces bonnes volontés ont-elles été découragées ?

Des dispositifs de "drive" mis en place tardivement

Dès le mois de février 2020, le Dr François Blanchecotte, président du Syndicat national des biologistes, a proposé l'aide des 4 200 laboratoires de ville. Mais les biologistes ont été exclus des distributions de masques jusqu'au 26 mars... Il a aussi été le premier en France à suggérer la mise en place de "drives" à l'extérieur des labos, pour limiter les contacts, économiser le nombre de masques et de blouses de protection. Là encore, il a fallu attendre une circulaire du 18 mars pour que cette pratique soit encadrée. Le Dr Blanchecotte déplore que sa profession ait été "mise de côté au départ". 

Du temps perdu, mais aussi "toute une génération dans les Ehpad"

La stratégie de dépistage se serait-elle heurtée à des blocages administratifs ? C'est l'avis de certains professionnels, comme Philippe Froguel, directeur de recherches au CNRS. Mi-mars 2020, quand ce généticien a proposé son savoir-faire, son personnel et ses machines au CHU, à l'université et à l'Institut Pasteur de Lille, on l'a renvoyé chez lui. "Pour des raisons purement réglementaires", explique-t-il : au motif que son laboratoire faisait de la recherche et non des analyses médicales. Pendant ce temps, s'indigne-t-il, "on est en train de laisser mourir toute une génération de personnes entre 70 et 90 ans, qui sont dans les Ehpad".

 "L'aspect technique n'est pas un problème. C'est un problème réglementaire"

Pourquoi ne pas faire appel à des laboratoires qui ont l'habitude de réaliser des tests de façon massive ? Par exemple aux laboratoires vétérinaires, capables d'effectuer plusieurs milliers de tests par jour, sur des élevages entiers ? C'est le cas de celui d'Eric Sellal, près de Lyon. "L'aspect technique n'est pas un problème. C'est un problème réglementaire", enrage-t-il. 

Selon lui, "si 10, 20 laboratoires sont autorisés à réaliser ces tests, on peut estimer [qu'ils] seraient en capacité de faire de 10 000 à 20 000 tests par jour". Quatre présidents de département ont écrit au ministre de la Santé. Ils demandent que leurs laboratoires vétérinaires soient autorisés à réaliser ces tests de toute urgence. Pour l'heure, pas de réponse...

Extrait de "Des stratégies en question", un reportage à voir dans la "Soirée 2 l'info : Coronavirus : l'état d'urgence" que proposent "Envoyé spécial" et "Complément d'enquête" le 2 avril 2020.

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