: Vidéo Comment la dépendance industrielle de la France entrave le dépistage du Covid-19
Y aura-t-il suffisamment de tests pour dépister la population française ? Avec un objectif de 700 000 tests par semaine, le gouvernement a-t-il les moyens de ses ambitions ? Extrait d'une enquête d'"Envoyé spécial".
A partir du 11 mai 2020, les autorités sanitaires seraient en mesure de réaliser de 500 000 à 700 000 dépistages du Covid-19. C'est ce qu'avait affirmé le ministre de la Santé Olivier Véran à la fin du mois d'avril. La stratégie adoptée par les autorités consiste à tester les personnes symptomatiques en pratiquant essentiellement des tests PCR par prélèvement nasal. Mais alors que le déconfinement vient de débuter, la question de l'indépendance sanitaire de la France se pose une nouvelle fois : ces tests PCR seront-ils disponibles en quantité suffisante ? Le gouvernement a-t-il les moyens de ses ambitions ?
Les réactifs pour les tests PCR insuffisamment produits en France
Pour "Envoyé spécial", Wandrille Lanos a rendu visite à la PME qui a été la première à fabriquer un kit de dépistage, dès le 25 mars. Les équipes se sont organisées pour répondre à la demande et ont aujourd'hui "une capacité de production, en une grosse demi-journée, de 100 000 tests", affirme le directeur.
Pourtant, malgré leurs efforts, un problème demeure depuis le début de la crise sanitaire. Même si l'entreprise réussit à fournir les laboratoires en tests virologiques, un élément clé pourrait bientôt leur faire défaut : les réactifs. Indispensables pour extraire, à l'aide d'un écouvillon, l'ARN ou ADN du virus pathogène, ils ne sont pas fabriqués en quantité suffisante à l'échelle nationale. Les producteurs existent à l'étranger, en Allemagne, en Chine… mais tous ont réservé leurs produits à leur marché domestique. Ainsi, la dépendance industrielle de la France pourrait enrayer cette machine…
"On a laissé le virus se disséminer au sein de la population"
Pour le président du Syndicat des jeunes biologistes médicaux Lionel Barrand, cette dépendance a d'ores et déjà eu des conséquences dramatiques : "Des professionnels de santé, qui auraient dû être dépistés, n'ont pas été dépistés, donc une partie ont été isolés à tort. La deuxième chose, c'est que comme on n'a pas pu parfaitement dépister les personnes, il y a des gens qui étaient entre les mailles du filet, et il a pu y avoir une propagation plus importante du virus parce qu'on n'a pas su dépister tout de suite, en 24 heures, les personnes qui présentaient des symptômes. Donc on a laissé le virus se disséminer au sein de la population."
Extrait de "Santé : la France désarmée ?", une enquête à voir dans "Envoyé spécial" le 14 mai 2020.
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