Covid-19 : la perspective du pass vaccinal ne suffira pas à convaincre ceux qui veulent continuer à "passer à travers les mailles du filet"
Le Premier ministre l'a annoncé vendredi 17 décembre : le pass qui permet de se rendre au restaurant ou de voyager en train ou en avion ne pourra être activé qu'avec un schéma vaccinal complet et non plus un simple test négatif. Un projet de loi sera soumis au Parlement début janvier.
Le pass sanitaire va devenir un pass vaccinal. L'objectif du gouvernement est clair : pousser les non-vaccinés à franchir le pas, alors que soignants et hôpitaux font face à la cinquième vague de l'épidémie de Covid-19. Mais ce nouveau durcissement des règles ne suffira peut-être pas : les personnes non vaccinées rencontrées vendredi soir à Paris n'envisagent pas toutes de "sauter le pas".
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Parmi ceux que cela fait réfléchir, Arthur, croisé à la gare Saint-Lazare. Lui qui n'est pas vacciné ne pourra bientôt plus prendre de TGV. Arthur est en colère, mais pas vraiment surpris : "Je m'y attendais. Depuis le début ils n'arrêtent pas de mettre des règles pour nous pousser à nous vacciner. C'est dommage de nous enlever des possibilités de vivre. Autant nous dire 'Soit vous vous vaccinez, soit vous arrêtez de vivre' !"
Avec ce projet de loi, Arthur se sent acculé et finalement obligé de se faire vacciner, même si cela n'était pas son choix. "Si je ne peux plus vivre je vais le faire. C'est ce qu'ils veulent. Je vais être esclave de la chose, mais je n'aurai plus le choix. Je serai obligé de le faire."
"Continuer à vivre" sans se faire vacciner
Pour d'autres non-vaccinés en revanche, la nouvelle règle n'aura pas beaucoup d'effet. "Cela encourage énormément de personnes. Mais moi cela ne va pas m'encourager", dit par exemple Laura. Elle et son amie Lison se privent de sortie depuis des mois, elles y sont habituées. "Si c'est quelques sorties au retaurant ou au cinéma en moins, eh bien je verrai mes amis à la maison, explique Lison, ce n'est pas grave." Laura aussi a "adapté" ses loisirs.
En revanche, pour Julien, croisé en terrasse, faire une croix sur les sorties n'a jamais été une option. Se faire vacciner non plus, alors depuis des mois il fraude : il possède un faux pass sanitaire et ne compte pas essayer d'en avoir un vrai. "On peut s'arranger. On arrivera toujours à passer au travers des mailles du filet. Il y aura toujours des résistants, quoi qu'il arrive. Et on continuera à vivre." Mais Julien ne pourra peut-être pas passer entre les mailles du filet éternellement : le projet de loi présenté en janvier prévoira également de durcir les conditions de contrôle et de sanctions contre les faux pass.
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