: Vidéo Covid-19 : la première phase de vaccination "ne va pas modifier complètement l'évolution de cette pandémie", explique Jean-Daniel Lelièvre
Pour l'infectiologue, ce sera probablement en "automne" que suffisamment de gens auront été vaccinés "pour pouvoir penser que cette épidémie est derrière nous".
"Quand vous allez vacciner les personnes à risque, vous allez voir un impact. Le virus continuera peut-être à circuler mais vous n'aurez plus d'hospitalisations", a déclaré mardi 22 décembre sur franceinfo le professeur Jean-Daniel Lelièvre, chef de service des maladies infectieuses de l’Hôpital Henri-Mondor (Val-de-Marne). La campagne de vaccination contre le Covid-19 doit commencer dimanche 27 décembre, dans l'Union européenne, et notamment en France, après l'autorisation conditionnelle de mise sur le marché par la Commission lundi.
Jean-Daniel Lelièvre avertit cependant que la première phase de la campagne vaccinale "ne va pas modifier complètement l'évolution de cette pandémie" et imagine que "d'ici l'automne" suffisamment de gens auront été vaccinés "pour pouvoir penser que cette épidémie est derrière nous".
Un impact "mineur" au départ
"Ne crions pas victoire tout de suite", prévient Jean-Daniel Lelièvre. "Il va falloir garder les gestes barrières et les masques" encore plusieurs mois voire "recourir à des confinements". "Il est évident que si vous vaccinez un million de personnes sur plus de 60 millions, l'impact va être mineur donc il faut vacciner suffisamment de gens pour véritablement avoir un impact" sur l'épidémie.
"Malheureusement, les quantités de vaccins sont en nombre limité, raison pour laquelle on va commencer par les gens les plus à risque."
Professeur Jean-Daniel Lelièvreà franceinfo
Jean-Daniel Lelièvre estime que la campagne de vaccination va commencer "plutôt lundi que dimanche" en France et rejette les critiques sur l'empressement des pays européens. "On nous a dit 'vous avez pris trop de retard'. Maintenant, on nous dit 'vous allez trop vite' donc il faut bien commencer", explique l'expert auprès de la Haute autorité de Santé et auprès de l’OMS. Il veut également rassurer sur la non-dangerosité des vaccins. Les effets secondaires relevés pour le moment sont "des événements banals après des vaccinations", indique-t-il. "S'il y a des événements indésirables, ils sont rares", la balance bénéfice-risque est donc "très favorable".
"On n'a pas suffisamment de recul" pour analyser l'efficacité des vaccins, concède Jean-Daniel Lelièvre mais note que "lors des études des phases 1 et 2, on voit que les anticorps perdurent assez longtemps, aux alentours de six mois".
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