Cet article date de plus de trois ans.

Vaccination contre le Covid-19 : "Une sacrée campagne de pub" sera nécessaire pour faire comprendre son intérêt, estime un représentant de médecins

"La vaccination n'est pas un acte anodin" rappelle le docteur Philippe Marissal, alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 démarre ce dimanche.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une seringue et une dose de vaccin contre la Covid-19. (JEAN-FRANCOIS FREY / MAXPPP)

Les premières vaccinations contre le Covid-19 débutent dimanche 27 décembre en Seine-Saint-Denis à Sevran dans l'unité de soins de longue durée de l'hôpital René-Muret (AP-HP) et au centre gériatrique de Champmaillot, qui dépend du CHU de Dijon. "Il va falloir une sacrée campagne de pub pour faire comprendre aux gens l'intérêt de cela", a estimé sur franceinfo le Docteur Philippe Marissal, trésorier du Syndicat national des généralistes et gériatres intervenant en Ehpad (SNGIE). "Cela nécessite une information sérieuse, validée, scientifique, mais avec des termes que les gens comprennent".

franceinfo : Est-ce un moment symbolique ?

Philippe Marissal : La vaccination a toujours fait partie des gênes de la médecine générale donc là, c'est simplement un cas particulier avec une obligation de faire un petit peu vite des choses avec des gens qui n'ont pas toujours accès à toute l'information pour pouvoir choisir. C'est ça qui fait que c'est un peu symbolique. Si la personne n'est pas en capacité de répondre, on cherche vers qui on va se retourner pour pouvoir poser la question. On regarde ce qui est inscrit dans le dossier. D'abord, c'est la famille, sinon c'est une personne de confiance, ou une tutelle et s'il n'y a pas, on se renseigne auprès du médecin traitant.

Que faut-il faire pour convaincre les personnes réticentes ?

Il va falloir une sacrée campagne de pub pour faire comprendre aux gens l'intérêt de cela, que les vaccins ARN messager ne datent pas d'hier. Cela nécessite une information sérieuse, validée, scientifique, mais avec des termes que les gens comprennent.

La France est l'un des seuls pays à organiser des consultations préalables à la vaccination. Est-ce pour cela qu'on ne vaccine qu'une poignée de personnes ?

Il est bon de rappeler que la vaccination n'est pas un acte anodin. C'est un acte à risque, donc il est logique de prendre un petit peu de temps pour faire cela, la précipitation n'est jamais une bonne chose en médecine. Avant de vacciner qui que ce soit, on pose toujours la question des allergies potentielles de toute personne. Là, on a eu une alerte plus spécifique pour celui-là.

Les effets secondaires de ce vaccin représentent-ils plus de risques pour les personnes âgées ?

D'après ce que j'ai pu en lire, il n'y a pas plus de danger que les autres vaccinations que l'on fait habituellement, d'autant plus que souvent l'immunité des personnes âgées est un peu moins bonne que celle des personnes plus jeunes. Donc, les risques sont un peu différents.

Qui va réaliser ces vaccins ?

Si le médecin traitant ne peut pas faire la vaccination, on va se retourner vers le médecin coordonnateur ou vers des médecins volontaires pour faire ce genre d'actes-là. Au moins pour l'interrogation avant la vaccination et secondairement on peut déléguer aux infirmières du service.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.