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"On attend, on est au garde-à-vous !" : les pharmacies prêtes à recevoir les vaccins AstraZeneca contre le Covid-19

Le laboratoire britannique doit envoyer 700 000 doses à la France. Les pharmacies joueront dans un premier temps le rôle d'intermédiaires avec les médecins généralistes, avant de pouvoir vacciner elles-mêmes, dans les officines.

Article rédigé par Solenne Le Hen, Christophe Vincent
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Une soignante prépare une dose de vaccin AstraZeneca, en décembre 2021 (illustration). (ALAIN JOCARD / AFP)

"On a les infos au compte-gouttes", soupire un pharmacien de Villeurbanne (Rhône), "par les collègues ou par la presse". Comme ce professionnel, tous les pharmaciens de ville se préparent à recevoir d'ici mercredi 17 février la prochaine livraison de vaccins contre le Covid-19, du laboratoire AstraZeneca, une première pour eux : 700 000 doses doivent être envoyées à la France à cette occasion. Les pharmaciens ne pourront pas encore vacciner, ils seront seulement dans un premier temps un intermédiaire entre les grossistes répartiteurs et les médecins.

Dans son officine de Villeurbanne, Maxime Péry Monis effectue 400 injections par an contre la grippe. Il se dit prêt à vacciner contre le Covid-19 : "On a déjà un frigo pour stocker les vaccins. C'est l'avantage du vaccin AstraZeneca, c'est qu'on a besoin de le conserver entre 2 et 8 degrés, donc on a tout à fait les équipements pour [contrairement au vaccin Pfizer-BioNTech, qui se conserve à -70° degrés]."

Une vaccination similaire à la grippe

À partir du 25 février, les médecins, pharmaciens, infirmiers et sage-femmes pourront vacciner les 50-64 ans atteints de comorbidités. Côté formation, pas besoin non plus de beaucoup d'éléments nouveaux, poursuit le pharmacien : "C'est une formation similaire à la formation de la vaccination grippe, donc, on l'a déjà en majorité reçue. Actuellement, les syndicats nous proposent des formations complémentaires pour pouvoir répondre aux questions, sur les interrogations liées aux effets secondaires, notamment, ce qui inquiète la population."

"Je pense qu'on va peut-être commencer même avant les médecins, parce que nous, c'est facile pour les gens. Ils viennent, ils passent la porte et hop, on pique."

Christine Chambon, pharmacienne

à franceinfo

Dans la plupart des pharmacies, il règne encore un certain flou à propos de cette vaccination contre le Covid-19. Dans une autre officine de Villeurbanne, Christine Chambon doit faire patienter ses clients : "On n'est pas vraiment bien au courant et les grossistes ne sont pas non plus bien au courant. Ils ne savent pas combien on va en recevoir. C'est vrai que nos clients, toute la journée, nous demandent. Et toute la journée, on leur dit 'Attendez, ça va arriver'. Les gens attendent le vaccin avec impatience, pour eux, c'est la délivrance."

Pour la professionnelle, les choses pourraient aller très vite : "On est prêts, nous, du jour au lendemain, ça peut arriver et on commence à piquer. Les médecins ont déjà beaucoup de rendez-vous. Ils ne peuvent pas prendre des rendez-vous comme ça, au jour le jour. Alors que nous, oui. Y'a plus qu'à, on attend. On est tous au garde-à-vous !" La demande, ajoute-t-elle, vient surtout des personnes âgées, qui ne pourront pas être vaccinées avec une dose AstraZeneca, puisque ce vaccin d'AstraZeneca a été validé par la Haute Autorité de santé, mais pas pour les plus de 65 ans.

"On ne connaît pas du tout la procédure"

À plusieurs centaines de kilomètres, dans le Morbihan cette fois, à Auray, Agnès Gasnier a aussi tout préparé : "Lorsqu'une grosse quantité de vaccins arrive, (pour la grippe par exemple, je reçois 1 000 doses), c'est ce frigo-là, plus un frigo entier, dans les réserves. Cette année, celui que j'ai en réserve, il sera dédié uniquement aux vaccins contre le Covid. S'il faut stocker un peu plus, j'irai acheter un deuxième frigo." Un frigo classique, avec une sonde et d'autres sécurités, explique la pharmacienne.

"Là où il faudra faire attention, c'est prévoir toute coupure d'électricité dans notre frigo. C'est pour ça que notre frigo, on va le bichonner."

Agnès Gasnier, pharmacienne

à franceinfo

Agnès Gasnier ne sait pas encore quand son grossistes répartiteur lui livrera les premiers vaccins AstraZeneca : "On ne connaît absolument pas le nombre de doses. On ne connaît pas du tout la procédure, savoir comment ça va se passer. Très honnêtement, nos informations, on les a un petit peu en même temps que tout le monde, par les médias." Dans un premier temps, la pharmacienne réservera ses vaccins aux médecins, qui vaccineront dans leurs cabinets, leurs patients âgés de 50 à 64 ans, avec comorbidité. Puis, d'ici quelques semaines contre les livraisons seront plus importantes, Agnès Gasnier devrait obtenir l'autorisation de vacciner dans sa pharmacie.

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