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"Je préfère avoir affaire à quelqu'un que je connais" : la vaccination contre le Covid-19 a débuté chez les médecins généralistes

Les médecins volontaires peuvent désormais vacciner contre le coronavirus les patients âgés de 50 à 64 ans souffrant de pathologies chroniques lourdes.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Jean-Paul Hamon, médecin généraliste à Clamart (Hauts-de-Seine) prépare une injection de vaccin AstraZeneca contre le Covid-19. (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

Dominique attendait avec impatience de pouvoir être vaccinée contre le Covid-19 : "Dès que j'ai entendu que c'était bon, que ça partait jeudi [25 février], j'ai tout de suite appelé ici. J'ai eu le docteur Hamon qui m'a dit 'oui, oui, vous prenez rendez-vous tout de suite, c'est bien'". À 62 ans, elle souffre d'une maladie des reins et fait donc partie du public pouvant bénéficier de la vaccination chez un médecin généraliste, à partir de jeudi 25 février. Il s'agit des patients âgés de 50 à 64 ans souffrant de comorbidités, c'est-à-dire de pathologies chroniques lourdes.

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Les 29 000 généralistes volontaires ont eu droit chacun à un ou deux flacons pour cette première semaine, de quoi vacciner 10 ou 20 patients. "C'est vrai que j'étais vraiment au taquet, je voulais vraiment y aller vite. J'attendais ça pour organiser un peu ma vie", confie Dominique.

AstraZeneca, "c'est mieux que rien"

Jeudi matin, le docteur Jean-Paul Hamon, le président d’honneur de la Fédération des médecins de France, a donc vacciné dix patients dans son cabinet de Clamart (Hauts-de-Seine), soit l'intégralité du flacon de vaccins AstraZeneca qu'il a reçu (certains médecins en reçoivent deux). Sylvie, 57 ans, est suivie pour un cancer de la gorge. Elle tenait à être vaccinée par son médecin de famille : "Je préfère avoir affaire à quelqu'un que je connais depuis de nombreuses années, qui m'a déjà soignée et qui est au courant complètement de ma pathologie."

"Je suis plus en confiance qu'en étant une personne lambda dans un centre de vaccination, ça c'est sûr."

Sylvie, vaccinée par son médecin généraliste

à franceinfo

Dominique sait que le vaccin AstraZeneca est réputé moins efficace que les vaccins à ARN messager. "C'est déjà une protection importante, c'est mieux que rien, relativise la sexagénaire. Et de toute façon, ces vaccins vont arriver régulièrement dans notre vie maintenant, ça va peut-être devenir comme le vaccin contre la grippe, tous les ans, comme ça ils pourront le remettre à jour à chaque fois."

Deux millions et demi de Français concernés

AstraZeneca, c'est mieux que rien et c'est même très efficace, estime le docteur Jean-Paul Hamon, qui s'attend à devoir convaincre certains de ses 70 patients éligibles à la vaccination. "On sait que l'AstraZeneca est efficace à 60% dès la première dose et à 80% dès la deuxième dose. Il y a une étude écossaise qui est venue à son secours, qui montre que l'efficacité est beaucoup plus grande, nettement supérieure à 90%. Donc les gens sont très contents de se faire vacciner avec l'AstraZeneca. Ils sont tous repartis avec une ordonnance de paracétamol à prendre aujourd'hui et demain au cas où." Au cas où des effets secondaires se déclencheraient, comme une fièvre passagère.

La semaine prochaine, Jean-Paul Hamon recevra trois flacons, de quoi vacciner 30 nouveaux patients. Il estime finir d'ici 15 jours la première injection de tous ses patients âgés de 50 à 64 ans souffrant de maladies chroniques graves. La deuxième injection aura lieu neuf à douze semaines plus tard. Un rendez-vous que Dominique ne va sûrement pas oublier : "Ah ça, je peux vous dire que je vais le marquer en rouge partout !" Comme Dominique, deux millions et demi de Français peuvent donc désormais être vaccinés par leur médecin de famille.

La vaccination contre le Covid-19 a débuté chez les médecins généralistes volontaires

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