: Infographies Covid-19 : nombre d'injections réalisées, doses livrées... Où en est la campagne de vaccination en France ?
Voici six graphiques pour faire le point sur la campagne vaccinale à l'approche du déconfinement prévu le 19 mai.
La France va se déconfiner progressivement à partir du 19 mai. Si les courbes de la campagne de vaccination montent indéniablement, cette accélération va-t-elle suffisamment vite ? Surtout, les objectifs du gouvernement seront-ils tenus ? Nombre de personnes ayant reçu au moins une dose, rythme des injections, impact sur la mortalité, livraisons à venir... Franceinfo fait le point en six graphiques sur la campagne vaccinale.
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Un nouveau cap bientôt franchi
C'est le deuxième seuil que le gouvernement s'est fixé. Après les 10 millions de primo-injections atteints à la mi-avril, la campagne vaccinale doit franchir le cap symbolique des 20 millions de premières doses administrées dans les prochains jours. Les autorités s'étaient fixées la mi-mai comme date butoir. Mais l'objectif ne sera probablement atteint qu'en début de semaine prochaine. Mardi, dans une interview au Parisien, le Premier minsitre Jean Castex s'est dit "optimiste" sur un dépassement de ce seuil "au sortir du week-end de l'Ascension". Le site Doctolib, principal opérateur en charge de la prise de rendez-vous en ligne, indique que le cap pourrait être franchi le 17 mai.
D'après les données publiées par Santé publique France le 12 mai, 18,6 millions de Français avaient reçu une première injection au soir du lundi 11 mai, soit 27,6% de la population générale. Le nombre de personnes immunisées, c'est-à-dire dont la vaccination est complète, était de 8,8 millions à la même date, soit 13,1% de la population.
Une cadence menacée par les ponts de mai
La cadence des injections s'accélère. Ainsi la semaine du lundi 3 au dimanche 9 mai, plus de 3,168 millions de doses ont été injectées, en hausse de 16% par rapport à la semaine précédente (plus de 2,735 millions). Un nouveau record a été battu ce mardi 11 mai, avec plus de 640 000 vaccinations dans la journée. Le seuil symbolique des 600 000 injections par jour avait été franchi pour la première fois jeud 6 mai. Lors d'une conférence de presse, mardi 12 mai, le ministère de la Santé a déclaré avoir "le potentiel pour atteindre 3,5 millions d'injections cette semaine".
Mais beaucoup d'observateurs doutent que cet objectif puisse être atteint du fait du pont de l'Ascension. Beaucoup de centres de vaccinations pourraient afficher porte close pendant ce week-end de quatre jours. Cité par 20 Minutes, Stanislas Niox-Chateau, le patron de Doctolib, affirme que près de deux tiers des 2 200 centres de vaccination seront fermés pour l'Ascension. Au point de ralentir la campagne ? De fait, les données de Santé publique France montrent des nombres d'injections deux à trois fois moindres les week-ends et les jours fériés.
Un élargissement à de nouveaux publics
Le mois de mai a surtout été marqué par un élargissement des publics cibles de la campagne. L'accès aux vaccins à ARN messager (Pfizer-BioNTech et Moderna) est ouvert depuis le 1er mai aux personnes âgées de 18 à 49 ans qui présentent des comorbidités. Et depuis ce lundi 10 mai, la vaccination est ouverte à l'ensemble des 50-59 ans. Le calendrier a été avancé : cet élargissement était en effet au départ annoncé pour le 15 mai. Par ailleurs, depuis le mercredi 12 mai, toutes les personnes entre 18 et 50 ans sans commorbités peuvent se faire vacciner s'il reste des doses de la veille pour le lendemain.
Mais comme le montre les courbes, passé 70% de personnes ayant reçu au moins une injection, en France métropolitaine, la demande faiblit fortement chez les 75 ans et plus. Et le même mouvement commence à se dessiner chez les 65-74 ans.
Un impact sur la mortalité
L'impact de la vaccination ressort très clairement sur les courbes épidémiques. Ainsi les courbes des nouveaux décès par jour à l'hôpital sont clairement à la baisse depuis plusieurs jours chez les 70 ans et plus. À l'inverse, celles des 50-69 ans restent stables depuis le 1er janvier. "Il est très probable que la vaccination a permis de mieux protéger les plus de 70 ans alors que l'intensification de l'épidémie chez les plus jeunes a débouché sur une persistance de la mortalité dans les classes d'âge correspondantes", explique l'épidémiologiste Renaud Piarroux, interrogé par franceinfo.
Une augmentation des livraisons à venir
La campagne devrait encore s'accélérer dans les prochaines semaines, grâce aux livraisons de vaccins annoncées. Plus de 32 millions de doses doivent être reçues par la France au mois de juin, dont près des deux tiers fournies par Pfizer-BioNTech. Au total, la France devrait avoir reçu 47,9 millions de doses du duo pharmaceutique américain et allemand d'ici à la fin du mois de juin, soit près de deux fois plus que les 26 millions initialement annoncés au début du mois janvier. A l'inverse sur les 28 millions de doses annoncées par Astrazeneca en janvier, 14,7 millions de doses auront été livrées en juin.
Une défiance pour le vaccin d'AstraZeneca
Les courbes du nombre d'injections par type de vaccin montrent que le produit de Pfizer-BioNTech s'impose au fil des semaines comme le plus demandé par les Français. Tandis que les primo-injections par AstraZeneca diminuent de jour en jour. Une situation qui inquiète les autorités. Mardi, le Premier ministre a reconnu que plus de deux millions de doses de ce vaccin étaient encore en stock et peinaient à trouver preneur. "J'espère qu'on va arriver à les écouler", a déclaré Jean Castex. De fait, si ces difficultés se confirmaient dans les prochaines semaines, l'objectif des 30 millions de primo-injections à la mi-juin pourrait ne pas être atteint.
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