"Il y a une très forte demande" : les soignants de plus de 50 ans ont commencé à se faire vacciner contre le Covid-19
Une petite centaine de soignants de plus de 50 ans ont été vaccinés samedi à Paris. Ils veulent se protéger, mais aussi montrer l'exemple.
Pour le symbole, elle a tenu à être l'une des premières à se faire vacciner : "On ne sent même pas la piqûre", assure la professeure Claire Poyart, la représentante des médecins de l'Hôtel-Dieu, à Paris. À partir de lundi 4 janvier, les soignants de plus de 50 ans pourront tous se faire vacciner contre le Covid-19. Mais l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a décidé de lancer les choses dès samedi. Une petite centaine de soignants ont reçu une première dose.
"C'est fait ! Et donc je recommence dans trois semaines, pour la deuxième injection", témoigne Claire Poyart, dans ce box du service des urgences, qui sert pour le moment de centre de vaccination improvisé. "Aujourd'hui, je suis venue pour convaincre mes collègues, les soignants, l'ensemble du personnel de l'hôpital à se faire vacciner."
"J'ai des enfants qui ont eu le Covid, j'ai aussi des parents qui sont morts du Covid. Donc c'est une maladie qui est gravissime, et il faut se faire vacciner, je n'ai aucun doute."
Claire Poyart, représentante des médecins de l'Hôtel-Dieuà franceinfo
C'est une fierté d'être vaccinée parmi les premiers, un geste militant. Il n’y a eu aucune communication particulière, aucune publicité sur cette opération à l'Hôtel-Dieu, mais grâce au bouche-à-oreille, il y a eu une centaine d’appels en quelques heures, raconte le professeur Frédéric Batteux : "On est effectivement très sollicités, il y a une très forte demande, de l'ensemble du personnel soignant. Infirmières, aides-soignants, médecins, pharmaciens."
Le docteur Jean-Paul Viard supervise cette vaccination. Pour lui, il était important d’accélérer le processus, de proposer le vaccin non seulement aux résidents d'Ehpad, mais aussi désormais aux soignants de plus de 50 ans : "Les deux choses sont stratégiques, parce que si vous voulez des soignants dans les hôpitaux, il faut qu'ils soient protégés. Il y a eu dans beaucoup de services hospitaliers un nombre important de personnes malades et cela a beaucoup handicapé la prise en charge."
Une forte demande aussi de la part des médecins libéraux
Dans ce box de vaccination, on croise des soignants de plus de 50 ans venus de tous les hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, mais aussi des libéraux. Normalement, pour les médecins, infirmiers, kinés de ville, la vaccination ne sera ouverte que vers la fin du mois, mais l’AP-HP a décidé de les accueillir dès maintenant.
Parmi eux, le docteur Patrick Bouet, président de l'Ordre des médecins, fraîchement vacciné. Il souhaite que tous ses confrères médecins de famille puissent être aussi rapidement vaccinés : "Notre demande, nous, au ministre, est très claire. Il faut qu'il annonce dès le début de la semaine prochaine que ces centres de vaccination sont ouverts indifféremment par rapport au mode d'exercice."
"C'est essentiel que les professionnels de santé soient très rapidement vaccinés, parce que c'est eux qui vont convaincre la population de se faire protéger."
Patrick Bouet, président de l'Ordre des médecinsà franceinfo
Il y a en tout 1,2 million de soignants de plus de 50 ans en France, 1,2 million donc de personnes concernées, désormais, par cette nouvelle phase de vaccination contre le coronavirus.
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