Covid-19 : des dispositifs pour faciliter la vaccination des plus de 75 ans peu mobiles
Environ un quart des Français âgés de plus de 75 ans ne sont toujours pas vaccinés contre le Covid-19. Exemple dans le département de l'Ain.
"Bonjour monsieur, ce sont les pompiers, pour la vaccination !" Nicolas et Frédéric sont tous les deux pompiers volontaires, ils viennent à domicile vacciner contre le Covid-19 ce couple âgé de 86 et 89 ans, à Trévoux, dans l'Ain. Une cinquantaine de volontaires du département ont téléphoné à tous les bénéficiaires d'une aide pour handicap ou perte d'autonomie. Il a fallu parfois appeler quatre fois pour avoir quelqu'un au bout du fil, et il y a eu un refus sur six. C'est un exemple des dispositifs mis en place par les collectivités ou par l'État pour boucler la vaccination des plus de 75 ans. Un quart environ de cette tranche d'âge n'est pas encore protégé, souvent à cause de difficultés à se déplacer ou à prendre rendez-vous sur internet.
Quand les personnes âgées peuvent se déplacer, elles ont rendez-vous dans l'un des centres éphémères, installé tout spécialement pour elles. Yvonne, 98 ans, est venue avec sa fille dans la salle des fêtes de Trévoux : "C'est l'une de mes filles qui s'est renseignée. Ils nous ont appelés pour dire qu'on pouvait te faire vacciner, alors voilà." Désormais vaccinée, Yvonne pourra plus facilement voir ses proches : "Ils craindront moins."
"On a de la chance parce que c'est mieux qu'à l'hôpital ou ailleurs. Ici, à la salle des fêtes, c'est près de chez nous."
Yvonne, 98 ansà franceinfo
Parfois, il faut un minibus spécialement équipé pour transporter un gros fauteuil roulant. Sans ce coup de pouce du département, Marie-Pierre n'aurait pas pu amener son père se faire vacciner : "J'ai annulé un rendez-vous que nous avions déjà pris mais pour lequel on ne m'avait pas apporté de réponse pour le transport. Je n'ai pas trouvé toute seule. Après, j'ai été contactée par le département de l'Ain et c'était parfait, parce que tout était organisé pour les personnes handicapées, avec un véhicule motorisé adapté, avec un rail, etc."
Il faut aussi parfois convaincre certains d'aller se faire vacciner. Régine, 85 ans, n'était pas du tout motivée : "Je n'en ai rien à faire. Mourir de ça ou d'autre chose..." Ceux qui l'ont finalement convaincue, ce sont ses enfants.
"Pour pouvoir retrouver un semblant de vie normale, avec une proximité de l'entourage, il faut continuer de vacciner cette population."
Mathieu Desfetes, infirmierà franceinfo
Dans l'Ain comme ailleurs en France, il reste environ un quart des plus de 75 ans à vacciner. C'est important de le faire, explique Mathieu Desfetes, l'infirmier du service départemental d'incendie et de secours (Sdis 01), qui coordonne les opérations dans la salle des fêtes de Trévoux : "Il faut continuer, puisqu'on sait que c'est une population fragile, à risque, donc il faut les immuniser le plus possible. Même si ce sont des gens qui sortent peu pour certains, surtout ceux qu'on voit à leur domicile, ils n'ont pas la possibilité de se déplacer, ils ont encore les proches qui viennent et on sait que le virus est véhiculé notamment par les proches." Le département de l'Ain s'est fixé un objectif : 1 500 vaccinés sur les 6 000 personnes contactées, de quoi atteindre le seuil d'immunité collective.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.