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Toulouse : après des incidents dans un quartier sensible, le maire réfléchit à la mise en place d’un couvre-feu

Une patrouille de police qui effectuait des contrôles d'attestations de déplacement dérogatoire a été prise a partie par un groupe d'une dizaine d'individus, dans le nuit du jeudi 2 au vendredi 3 avril, dans le quartier de la Reynerie. 

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Occitanie
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Temps de lecture : 2 min
Des policiers patrouillent, place du Capitole, à Toulouse (Haute-Garonne), le 17 mars 2020, au lendemain de la mise en place de mesures de confinement sanitaire.  (XAVIER DE FENOYL / MAXPPP)

Alors que des incidents ont éclaté, selon les informations recueillies par franceinfo, dans la nuit de jeudi 2 avril à vendredi 3 avril, en marge d’un contrôle de police dans un quartier sensible de Toulouse (Haute-Garonne), le maire de la ville, Jean-Luc Moudenc, a expliqué vendredi lors d’une conférence de presse qu’il envisageait désormais la mise en place d’un couvre-feu. Il va s’entretenir avec le préfet pour voir si cette décision est opportune, rapporte France Bleu Occitanie.

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Jeudi soir, vers 23h30, dans le quartier de la Reynerie, une patrouille de police qui procédait aux contrôles des attestations de sortie dérogatoire a été prise à partie alors qu’elle s’apprêtait à contrôler un groupe d’une dizaine de jeunes qui ne respectaient pas le confinement lié à l’épidémie de coronavirus. Ils se trouvaient dans la rue sans attestation.
 
La police a subi des jets de pierre et de projectiles, et les policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) ont du faire usage de grenades de désencerclement pour se dégager.

Une réflexion avec le préfet

Interrogé sur l’opportunité de mettre en place un couvre-feu, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a rappelé qu’il ne pouvait pas en décider seul et qu'il s'agissait là "de la compétence des préfets". L'élu a cependant indiqué, qu'à la suite de ces incidents, il allait s'entretenir avec le préfet de Haute-Garonne, comme il le fait "quasi-quotidiennement", pour savoir si un couvre-feu était aujourd'hui "opportun".

Si, à un moment, il y a des difficultés particulières en soirée, alors oui, se posera la question du couvre-feu.

Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse

 
Il y a une dizaine de jours, le maire n'envisageait pas un tel dispositif, en expliquant que les problèmes étaient plutôt diurnes que nocturnes, et qu'un arrêté de couvre-feu "n'était pas nécessaire". Mais Jean-Luc Moudenc a précisé, ce vendredi, qu’il fallait  "réactualiser tous les jours l'examen de cette situation". 

Une délinquance plus rare, mais plus visible

Un couvre-feu pourrait rapidement être déclenché, vu l’agression des policiers à la Reynerie, jeudi soir. "A la suite de ce qui s'est passé [jeudi] soir (...) j'ai prévu d'aborder cette question (avec le préfet), a indiqué Jean-Luc Moudenc, pour voir s’il est pertinent de faire évoluer les choses."

Depuis le début du confinement, la baisse de la délinquance globale est pourtant évaluée à 30 % à Toulouse par la police nationale. Mais "la délinquance qui continue se voit davantage, car l'espace public est libéré de ces usages habituels, et donc la présence des délinquants est d'autant plus choquante, et inacceptable", a précisé Jean-Luc Moudenc.

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