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Tests salivaires : un syndicat appelle les enseignants "à ne pas se substituer aux personnels de laboratoire ou aux personnels soignants"

L'exécutif promet une campagne massive de tests salivaires dans les écoles. Sur franceinfo, Guislaine David, secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, dénonce "l'impréparation du ministère".

Article rédigé par franceinfo
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Un écolier réalise un test salivaire, à Eysines (Gironde), le 25 février 2021. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

"Nous appelons les enseignants à ne pas se substituer aux personnels de laboratoire ou aux personnels soignants", a expliqué, lundi 1er mars sur franceinfo, Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, syndicat des enseignants du 1er degré. Les tests salivaires doivent être massivement déployés dans les écoles cette semaine pour limiter la propagation de l’épidémie de Covid-19.

franceinfo : Y aura-t-il partout une infirmière ou un médecin scolaire pour s'occuper de faire ces tests ?

Guislaine David : Non, ce ne sont pas des personnels soignants ou du personnel de laboratoire qui feront les tests partout puisque, et dans certains départements ça s'est déjà fait la semaine dernière, ce sont les personnels enseignants qui seront mis à contribution, alors que ce n'est pas la mission des enseignants de passer des tests salivaires. Ce n’est pas facile. Ce n’est pas un geste simple pour les enfants de maternelle. Bien évidemment, ça ne sera pas possible de faire passer ces tests par les enseignants des écoles. On va être vraiment dans l'incapacité de faire passer ces tests parce que quand nous sommes dans la classe, nous ne pouvons pas être à la fois dans la classe et à faire passer les tests salivaires. Cela montre bien l'impréparation du ministère.

Que dites-vous aux enseignants, si on leur demande de faire passer ces tests :  de les faire ou de ne pas les faire parce que, justement, ça peut être aussi un peu dangereux de faire des actes médicaux quand on y est pas bien formé ?

Nous appelons les enseignants à ne pas se substituer aux personnels de laboratoire ou aux personnels soignants. Il y a une responsabilité qui est engagée. Nous ne faisons pas partie, nous enseignants, des personnels qui sont habilités à faire passer des tests. Il y a un arrêté qui décrit le type de personnels qui sont habilités à faire passer ces tests et nous n'en faisons pas partie. Donc, le ministère ne peut pas engager la responsabilité des enseignants dans ces tests salivaires. Ces tests, on les réclame depuis six mois. On a obtenu depuis un mois l'autorisation par les autorités de santé. Et puis, sur le terrain, on voit bien que ça ne suit pas, parce qu’il y a pas de préparation et d'anticipation de la part du ministère.

L’Éducation nationale parle de salariés de laboratoires médicaux qui viendraient dans ces écoles pour aider à faire ces tests. Est-ce déjà prêt localement ?

[Lundi 1er mars] ça va être compliqué. Déjà, dans les écoles qui ont repris ce lundi, ça ne sera pas possible. Dans les écoles qui ont repris la semaine dernière, on a déjà des départements tels que le Rhône ou la Loire, où les directeurs académiques ont dit ou demandé aux enseignants de faire passer des tests. En fait, les personnels de laboratoire vont former les enseignants à faire passer les tests. On voit bien que sur le terrain, des infirmières scolaires, on n’en a pas partout suffisamment. Elles sont déjà bien occupées au niveau des collèges et des lycées. Nous n’avons pas d’infirmières scolaires dans les écoles et les personnels de laboratoire ont aussi beaucoup de travail en ce moment et ils ne pourront pas faire passer dans toutes les écoles ces tests, donc on va être confrontés à un réel problème de mise en oeuvre sur le terrain.

Donc l’objectif des 300 000 tests par semaine d’ici la fin du mois, promis par le Premier ministre Jean Castex, s’annonce très difficile à tenir ?

Ça s’annonce très compliqué, et en tout cas, il faudra que le ministère nous donne les chiffres de ces tests et qu'il soit très transparent sur le nombre de cas positifs à l’issue de ces tests.

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