"C'est l'épidémie la plus grave depuis des décennies" : la rhinopneumonie rend inévitable un confinement des chevaux
Une épidémie de rhinopneumonie sévit en Europe et a déjà tué dix chevaux en Espagne. Plusieurs cas de cette maladie surnommée le "Covid du cheval" ont été signalés en France, notamment dans l'Hérault.
Les vétérinaires connaissent bien la rhinopneumonie, mais la souche qui sévit actuellement en Europe est bien différente des précédentes. La fédération internationale de sport équestre qualifie cette épidémie de "la plus grave en Europe depuis des décennies". Pour l’instant, dix chevaux en sont morts après une compétition internationale à Valence, en Espagne, et plusieurs cas de ce qu’on pourrait appeler le "Covid du cheval", en raison de la similitude des symptômes bien que ce ne soit pas le même virus, ont été signalés en France.
"On connaît beaucoup plus la forme respiratoire qui fait comme un passage viral avec un peu de toux, un peu de fièvre", explique la docteure Emma Morand, vétérinaire à Lunel-Viel dans l’Hérault, département où deux cas ont été identifiés. "Mais la différence dans la forme nerveuse est que c’est une forme rare, qui met le pronostic vital du cheval en danger."
Une forme nerveuse potentiellement mortelle pour le cheval
C’est donc cette forme-là qui est en train de se développer et Christian Gorvier vétérinaire dans la même clinique l’admet : ce virus n’a pas livré tous ses secrets. "C’est très difficile de de pouvoir dire s’il a véritablement muté et à quel point les vaccins qu’on a aujourd’hui sont efficaces ou ne le sont pas du tout." La vaccination reste conseillée, mais la seule solution est le confinement des chevaux et des consignes très strictes dans les écuries.
Amandine Argéliès, monitrice du centre équestre des écuries de la Serre à Saint-Mathurin, confie être très préoccupée : "C’est dans l’Hérault, donc forcément on va prendre plus de précautions et faire attention à nos chevaux."
"On ne sait pas vraiment trop comment la gérer, on sait que c’est une maladie qui arrive très vite, qui peut être dramatique et mortelle très rapidement."
Amandine Argéliès, monitrice en centre équestreà franceinfo
Test pour les chevaux, désinfection pour les humains
Sans test négatif, aucun cheval ne peut entrer dans ce centre équestre. Les cavaliers doivent laisser leurs affaires dans l’écurie. Le but est d’éviter qu’un humain ou qu’un objet ne touche un autre cheval que le sien. "Par exemple, le maréchal-ferrant qui est venu ferrer nos chevaux venait d’une autre écurie juste avant, et ils ont un système pour se désinfecter avec un pulvérisateur, tous les habits, parce que d’une écurie à une autre, ça peut se transmettre très rapidement", explique Amandine Argéliès.
La situation est encore plus compliquée pour les cavaliers professionnels comme Adrien Littré, qui gère ce centre équestre. "On ne parle que de ça, parce que ça nous change la vie. Je ne peux plus faire de concours, je ne peux plus faire de stages avec mes cavaliers, je ne peux plus aller faire sauter mes chevaux à l’extérieur. Là, ils ont repoussé jusqu’au 11 avril mais à mon avis, on ne sautera jamais avant l’été." Au-delà de l’inquiétude pour la santé des chevaux, l’impact économique sera également très important si l’épidémie prend de l’ampleur.
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