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Réorganisation des élections municipales : l'Association des maires de France dénonce une "durée totalement inconséquente"

Le vice-président de l'Association des maires de France, André Laignel (PS), demande à ce que les résultats soient conservés pour les communes où le maire a été élu dès le premier tour en mars et l'organisation d'un second tour au mois de septembre pour toutes les autres.

Article rédigé par franceinfo
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André Laignel, vice-président de l'Association des maires de France, regrette de ne pas avoir été consulté pour le projet de réorganisation des élections municipales. (NOÉMIE GUILLOTIN / FRANCE-BLEU POITOU)

Le vice-président de l'Association des maires de France dénonce une "durée totalement inconséquente" au sujet de la réorganisation des élections municipales, envisagée par le gouvernement. Interrogé par franceinfo, André Laignel, maire PS d’Issoudun (Indre) affirme que l'AMF n'a pas été consultée sur cette décision, et plaide pour le maintien des résultats du premier tour.

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franceinfo : Est-ce qu'organiser un nouveau premier tour fin septembre vous semble être une bonne solution ?

André Laigne : Non. Ça n'est pas la position de l'AMF, qui n'a absolument pas été consultée sur le calendrier. Nous souhaitons que ceux qui ont été élus au premier tour puissent être mis en fonction le plus rapidement possible. Et pour ceux qui ont besoin d'un deuxième tour, nous considérons qu'il serait raisonnable de faire le second tour et seulement celui-ci, au mois de septembre. C'est vraiment inconsidéré que de décider de refaire totalement une campagne pour 25 millions de nos concitoyens. Car s'il n'y a que 5 000 communes, ce sont souvent les plus grandes, et ça représente 25 millions d'électeurs.

Ça veut dire que nous mettons en panne toute capacité de relance de l'économie nationale par les collectivités territoriales.

André Laignel, vice-président de l'Association des maires de France

N'est-il pas difficile d'avoir deux tours séparés de plus de six mois ?

En réalité, la situation est la même, elle a été figée par les circonstances exceptionnelles. Et à circonstances exceptionnelles, solutions exceptionnelles. Nous pensons qu'immobiliser à nouveau le pays pendant six semaines est peu raisonnable. Car il y a les semaines de campagne, l'installation des conseils élus, et ce sont les plus grandes villes qui sont concernées. Ça ne permet pas d'être en action aux côtés de nos concitoyens dans les meilleures conditions. Nous continuons de plaider pour que le premier tour soit validé et que le deuxième tour ait lieu le plus vite possible, en tout cas au plus tard la deuxième quinzaine de septembre.

Vous pensez pouvoir être entendus par le gouvernement, qui semble avoir fait son choix ?

Le gouvernement, une fois de plus, semble avoir décidé sans aucune consultation. Nous y sommes habitués, c'est vrai pour la quasi-totalité des propos du gouvernement depuis plusieurs semaines, plusieurs mois et l'on pourrait presque dire plusieurs années. C'est dommage, alors qu'on demande aux maires d'être en première ligne, et que leur occupation actuelle ce n'est pas de se préoccuper de l'élection. C'est de se préoccuper de la rentrée des classes, de la réouverture de crèches, de la remise en ordre des services publics sur le terrain. Qu'on nous épargne cette durée totalement inconséquente.

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