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Rentrée des collèges : de possibles "évictions temporaires si les gestes n'étaient pas respectés volontairement" témoigne une principale

Les enfants qui reprennent les cours devront se plier à des règles sanitaires strictes, comme le port du masque obligatoire, explique sur franceinfo lundi Audrey Chanonat, du syndicat de chefs d'établissement SNPDEN.

Article rédigé par franceinfo
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Préparation de la rentrée scolaire dans un collège après le confinement imposé à cause de l'épidémie de coronavirus Covid-19, le 15 mai 2020. (ST?PHANIE PARA / MAXPPP)

Lundi 18 mai, 150 000 collégiens reprennent les cours dans les départements en "zone verte", soit seulement 4% des collégiens de France. Les enfants qui reprennent les cours devront se plier à des règles sanitaires strictes à cause du coronavirus Covid-19, comme le port du masque obligatoire. "Nous avons prévu éventuellement une éviction temporaire de l'école si les gestes n'étaient pas respectés volontairement", explique sur franceinfo, Audrey Chanonat, membre de l'exécutif national du SNPDEN (syndicat des chefs d'établissement), chef d'établissement d'un collège à La Rochelle.

franceinfo : comment allez vous faire respecter le port du masque obligatoire ? 

Audrey Chanonat : Nous allons passer la première journée à faire de l'éducatif. Nous avons prévu de former nos élèves et tous les groupes que nous allons accueillir aujourd'hui, et nous allons leur rappeler les différentes consignes sanitaires. Notamment ce port du masque, qui sera obligatoire dans toutes les situations où la distanciation sociale ne pourra pas être respectée. Ce qui risque d'être compliqué, parce que ce sont des enfants qui sont encore jeunes, à peine sortis du primaire quand ils sont en sixième. Ces enfants vont être contents de se retrouver et de retrouver leurs camarades, de retrouver leurs enseignants. Ensuite, si nécessaire, nous ferons respecter les gestes barrières, parce que c'est évidemment la condition sine qua non de la sécurité sanitaire, donc nous y réfléchirons dans un second temps. Nous avons prévu éventuellement une éviction temporaire de l'école si les gestes n'étaient pas respectés volontairement.

Comment va s'organiser la distanciation dans les couloirs et dans les salles de classe ?

Il y a des parcours fléchés sur le sol et des tables qui ont été enlevées dans les différentes salles de mon établissement. Nous avons également choisi de faire des parcours dans les couloirs de manière à ce que les classes ne se croisent jamais, ne montent pas en même temps dans les mêmes escaliers, ne descendent pas en même temps en récréation. Les élèves resteront toute la journée et même toute la semaine dans la même classe, c'est recommandé très fortement par les autorités sanitaires dans le protocole national, puisque ça permet de limiter le brassage des élèves. C'est un des grands principes qui sont prônés.

Vous allez accueillir tous ceux qui étaient volontaires ?

Tous les élèves volontaires seront accueillis puisque j'ai la capacité physique dans mes locaux de le faire. Le problème, ce n'est pas tellement le nombre d'élèves que nous allons accueillir, mais plutôt la capacité des locaux. Les salles de cours ne font pas plus de 40 mètres carrés donc, on ne pourra pas accueillir plus de dix élèves par classe. Dans mon établissement, ça ira. Ça va permettre d'accueillir tous les élèves volontaires. Mais ce qui a été l'une de nos très grandes priorités, et nous avons concentré l'ensemble de nos efforts sur cette question là, c'est le retour des élèves que l'on appelle "décrocheurs". Nos professeurs principaux ont assuré une liaison téléphonique hebdomadaire, si nécessaire quotidienne, pour s'assurer que ces élèves aient accès à nos logiciels et aient accès aux ressources, et puissent nous rendre les devoirs demandés. Nous les avons appelés la semaine dernière pour s'assurer qu'ils seraient présents ce matin. Alors maintenant, je vais attendre pour constater leur présence, parce qu'on sait très bien que c'est pour ces enfants là que le retour à l'école est le plus compliqué. Mais a priori, ils sont évidemment prioritaires, et ils seront là ce matin.

La collectivité locale de Corse, en vert, a décidé que la rentrée n'aurait pas lieu dans les collèges de l'île, ils seront fermés jusqu'en septembre. Est ce que c'est normal ?

Si à un moment donné, les conditions sanitaires ne peuvent pas être remplies. Si le protocole sanitaire ne peut pas être rempli jusqu'au bout pour des raisons diverses d'approvisionnement de matériel ou autre. Notre mot d'ordre syndical, c'est de ne pas ouvrir. Si la Corse a pris cette décision là, c'est qu'il y a des raisons et ces raisons doivent être examinées et doivent être interrogées. Mais à priori, s'ils ont les bonnes raisons de le faire, s'ils ne peuvent pas assurer la sécurité sanitaire, eh bien effectivement, doit être notre priorité absolue.

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