Rebond du Covid : "On a quand même une augmentation de 25% des nouveaux cas par rapport à la semaine passée", avertit un expert
Pour Bruno Megarbane, chef du service de réanimation à l'hôpital Lariboisière à Paris, cette hausse est même "très en dessous de la réalité", car on se teste beaucoup moins.
L'épidémie de Covid repart à la hausse en France. Les nouvelles contaminations quotidiennes ont dépassé les 55 000 cas en début de semaine selon les autorités sanitaires, 40 000 encore jeudi 9 juin, selon les dernières données disponibles. Un rebond imputé à la diminution des gestes barrières et à l'apparition des "sous-variants BA4 et BA5 venus du Portugal", explique sur franceinfo le professeur Bruno Megarbane, chef du service de réanimation médicale et toxicologique de l'hôpital Lariboisière à Paris.
"On a quand même une augmentation de 25% des nouveaux cas de contamination par rapport à la semaine passée", souligne l'expert, précisant que l'indicateur R (le taux de reproduction du virus) effectif est désormais "supérieur à 1, montrant qu'on repasse dans une phase de progression de l'épidémie". Pour lui, on est même "très clairement en dessous de la réalité", les Français ayant moins recours aux tests de dépistage contre le Covid.
Pas encore de rebond à l'hôpital
Le rebond pour le moment ne se constate pas à l'hôpital, "même si la baisse des nouvelles admissions en hospitalisation et en réanimation à tendance à se réduire", souligne le professeur Megarbane qui rappelle qu'il y a une "quinzaine jours de décalage entre le rebond des contaminations et celui éventuel des hospitalisations".
"Avec la répétition des vagues, l'immunité collective est désormais bien solide avec 80% de la population qui est vaccinée et la moitié qui a dû rencontrer Omicron dans les mois précédents. Cela constitue un rempart important pour éviter les formes graves."
Bruno Megarbaneà franceinfo
Les réinfections augmentent
En revanche, le nombre de réinfections est lui en hausse. "Même si les symptômes sont mineurs pour la très grosse majorité de la population, attention aux personnes âgées, aux personnes immunodéprimées, qui ont des cancers ou des comorbidités", avertit le médecin martelant que la deuxième dose de rappel est fortement recommandée.
L'été étant peu propice à la diffusion du virus, le médecin se veut plus prudent pour la rentrée. "C'est là qu'on verra si l'immunité acquise permettra de passer l'hiver" ou s'il faudra envisager une nouvelle dose de rappel pour l'ensemble de la population. "Le virus ne disparaîtra pas, il faudra vivre avec et de temps en temps rebooster l'immunité notamment pour les personnes les plus à risques", conclut l'expert.
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