Cet article date de plus de deux ans.

Protocole sanitaire dans les écoles : "Les enseignants qui ont entendu le Premier ministre ne pourront pas être satisfaits", affirme le SNUipp-FSU

Jean Castex "ne s'est pas adressé aux enseignants, il s'est adressé aux parents d'élèves", a estimé ce lundi sur franceinfo Guislaine David, porte-parole du syndicat enseignant après les annonces du Premier ministre pour simplifier le protocole sanitaire à l'école. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un enfant fait un autotest de dépistage du Covid-19, le 7 janvier 2022, à Paris.  (JEAN-BAPTISTE QUENTIN / MAXPPP)

"Les enseignants qui ont pu entendre le Premier ministre ce soir annoncer un énième allègement protocole, alors que l'on demande une sécurité sanitaire plus importante dans les écoles, ne pourront pas être satisfaits", a affirmé lundi 11 janvier sur franceinfo Guislaine David, co-secrétaire générale, porte-parole du SNUipp-FSU, alors que le Premier ministre a annoncé trois mesures pour simplifier le protocole sanitaire en vigueur à l'école pour lutter contre la progression du Covid-19.

Guislaine David dénonce "la forme" des annonces du chef du gouvernement. "On nous annonce des allègements du protocole à 20 heures le soir, applicables demain (mardi) matin dans les écoles sans qu'on ait aucune information de notre hiérarchie sur l'application." Elle affirme ne pas avoir été "concertée", alors que les syndicats ont "des demandes et des revendications qui n'ont pas été entendues". Guislaine David constate que "plus on a de contaminations, plus on allège le protocole et moins on sécurise l'école". "On marche sur la tête, ajoute-t-elle. On a vraiment l'impression qu'on est hors-sol. On est en dehors de la réalité de l'école". La porte-parole du SNUIpp-FSU déplore également que le gouvernement "ne réponde pas aux enseignants et aux personnels des écoles pour mieux les protéger", mais ne fait "que répondre à la demande forte des tests" et au besoin de "désengorger les pharmacies et les laboratoires".

Conséquence, selon elle : "On assouplit de façon drastique" le protocole, et on va "forcément décupler la contamination dans les écoles". Selon elle, il n'y aura plus "aucun tracing puisque les autotests ne permettent de faire remonter" les résultats. "Donc on ne comptabilisera plus les enfants qui seront testés positifs. Donc, cela va mécaniquement faire baisser les chiffres. Mais la contamination est bien réelle dans nos écoles."

Maintien de la grève jeudi

Guislaine David estime que Jean Castex "ne s'est pas adressé aux enseignants, il s'est adressé aux parents d'élèves". La représentante du SNUipp-FSU rappelle que les enseignants avaient "demandé la fermeture dès le premier cas positif pour mettre à l'abri les cas contacts des élèves". Or, les élèves de moins de 12 ans, "pas vaccinés, quand ils sont cas contact, risquent d'être contaminés. Ils risquent de contaminer autour d'eux". Elle regrette également qu'il n'y ait également "aucun message sur la protection des personnels" ni sur la fourniture de masques chirurgicaux "fortement réclamés. On n'est pas sûr de les voir venir dans les écoles avant la fin du mois de janvier. Rien sur les masques FFP2". Guislaine David s'inquiète : "Les mesures qui sont annoncées vont faciliter la contamination."

Le SNUipp-FSU maintient la grève prévue jeudi qui, selon elle, "sera extrêmement suivie". Les enseignants entendent montrer "la colère de la profession qui se sent vraiment méprisée par toutes ces annonces successives dans les médias. C'est une modification de protocole qu'on ne peut même plus suivre tellement ça change", ajoute Guislaine David.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.