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"Est bien naïf celui qui pense que l'Europe accorde dans un élan de générosité un chèque de 500 milliards", raille Jordan Bardella

Le vice-président du Rassemblement national et député européen ne croit pas en la "solidarité européenne", notamment car ce plan de relance n’est pas européen à ses yeux puisque "c'est l'initiative de deux chefs d'État".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jordan Bardella, eurodéputé du Rassemblement national, était l'invité de franceinfo mardi 3 mars 2020. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Est bien naïf celui qui pense que l'Union européenne accorde dans un élan de générosité un chèque de 500 milliards d’euros", raille Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement national et député européen vendredi 22 mai sur franceinfo, en expliquant que le plan de relance européen présenté par Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ne lui "convient pas" et qu’il va être payé par les citoyens français et allemands.

"Ces 500 milliards d’euros, qui sont adossés au budget de l'Union européenne, ne seront pas des prêts remboursés par les bénéficiaires. Ça veut donc dire qu’ils seront à la charge de ceux qui contribuent le plus au budget de l’UE, ça veut donc dire que les Français et les Allemands, pour être très clair, vont devoir payer avec des contreparties qui vont être très lourdes, comme cela a été le cas par le passé", a estimé Jordan Bardella.

En clair, "les Français et les Allemands vont devoir payer"

Pour appuyer son argumentation, le député européen a rappelé que "la Commission européenne, qui sera chargée de flécher les fonds, en l'occurrence, a demandé à 63 reprises à la France de baisser ses dépenses, ses dépenses de santé", sous-entendant que cela pourrait être une contrepartie demandée à Paris, en échange de ce plan européen.

Le vice-président du Rassemblement national ne croit pas en la "solidarité européenne" puisque "l’Union européenne a été profondément défaillante dans cette crise" poussant l'Italie à "implorer la Chine de lui livrer des masques". D’ailleurs, ce plan de relance n’est pas européen à ses yeux puisque "c'est l'initiative de deux chefs d'État. L'Autriche a déjà dit non. Les pays d'Europe de l'Est ont déjà dit non". Il a néanmoins reconnu que le fait que "la Banque centrale joue son rôle de prêts et d'émission de la monnaie et de rachat de dettes, ça c'est très bien, cela va dans le bon sens. Il n'y a pas tout qui est à jeter".

La France doit favoriser les jeunes Français pour aider l'Agriculture

Alors que le gouvernement a annoncé sa volonté de rouvrir les frontières aux travailleurs saisonniers européens pour qu’ils puissent aider les agriculteurs à faire leurs récoltes, le vice-président du Rassemblement national a estimé que "là encore, la stratégie se résume à faire avancer les petites marottes habituelles, à commencer par celle de faire venir des travailleurs probablement à bas coût d'Europe de l'Est, et notamment des transfrontaliers ou même des travailleurs détachés, puisque la réglementation européenne permet de faire venir des gens de pays voisins et de leur faire payer les charges dans le pays d'origine, qui pèse évidemment à la baisse sur les salaires", alors que, pour lui, au contraire, "il faut permettre aux Français de retravailler".

Alors que 15 000 Français sont allés aider les agriculteurs pendant le confinement, Jordan Bardella est convaincu que d'autres auraient pu y aller si le dispositif avait été mieux encadré : "Il faut faire des incitations pour que ce travail soit peut-être mieux rémunéré en étant peut-être accompagné par l'Etat. Il y a beaucoup de jeunes qui sont aujourd'hui touchés par le chômage et qui seraient, je pense, assez enchantés d’aller - sous réserve d'une rémunération qui soit bonne avec l’accompagnement de l’Etat - aider l'agriculture française et aider nos agriculteurs à condition que ces métiers soient valorisés."

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