"Peut-être que ça fait réfléchir à ce dont on a vraiment besoin ou pas" : à Paris, le retour discret des clients dans les magasins
Avec le déconfinement, quelques 400 000 commerces non essentiels ont été autorisés à ouvrir à nouveau lundi. Frileux, les clients ne s'y sont pas précipités.
Au premier jour du déconfinement, l'activité reprend doucement dans une rue commerçante du XVe arrondissement de Paris. Après pratiquement deux mois d'arrêt, les clients ne se bousculent pas dans les magasins à peine rouverts. Jean-Claude et sa compagne sont de sortie pour profiter des premières heures. "On guette si on voit que les magasins sont ouverts ou pas", sourit le couple. Ils regardent la vitrine d’une bijouterie sans y entrer. "On se sent un petit peu refroidis dans l’envie d’aller dans des magasins, ça c’est sûr. Pour des raisons sanitaires bien sûr en premier, ensuite peut-être que ça fait réfléchir à ce dont on a vraiment besoin ou pas".
Les protocoles affichés sur les vitrines
Julie, une riveraine qui "consomme beaucoup" et "achète beaucoup trop", reconnaît-elle, ne boude pas l’ambiance mais passe devant les vitrines sans s’arrêter. "J’ai l’habitude, quand je travaille, d’aller entre midi et deux faire les boutiques mais là c’est vrai que s’imaginer devoir faire la queue pour flâner... effectivement, je ne ferai plus d’achats compulsifs", confie la fan de shopping. "On va devoir faire la queue, se laver les mains... énumère Julie, je crois avoir vu des protocoles sur les vitrines. Sans masque, on ne peut pas rentrer. "
Il y a des magasins, sans masque, on ne peut pas essayer les habits. Ça casse un petit peu le truc.
Julieà franceinfo
Rodolphe couve Géraldine du regard. Tous les deux ont une bonne raison de reprendre les achats dans les magasins. "Globalement, on a pas mal de choses à acheter puisqu’on attend un heureux événement, explique le futur papa, donc on va y aller et puis ça sert aussi à relancer l’économie et à ne pas laisser les commerçants dans l’attente de leur côté."
Rester au contact des commerçants
Les commerçants, Benjamin y pense aussi et ne veut pas les voir disparaître. Pour lui, il faut simplement faire attention "au respect des distanciations physiques, à utiliser du gel hydroalcoolique à chaque fois que je touche un produit, du moins faire attention", détaille-t-il.
C’est sûr qu’on ne va plus improviser notre mode de consommation, on va plutôt le calculer.
Benjaminà franceinfo
"Mais de façon générale, ça ne va peut être pas remettre en cause ma façon de vivre, d’aller faire mes courses régulièrement, de rester au contact des commerçants qui ont surtout dans cette période besoin de nous", nuance Benjamin. De leur côté, les commerçants espèrent que les clients vont s’habituer à la situation et qu’ils seront plus nombreux dans les prochains jours.
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