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Pass sanitaire : 70% de chute de fréquentation dans les cinémas, "une catastrophe", commente le directeur de la SACD

"La culture est vraiment prise en otage", estime sur franceinfo Pascal Rogard, directeur général de la société des auteurs et compositeurs dramatiques.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Illustration du pass sanitaire devant un cinéma, le 21 juillet 2021 à Saint-Saturnin (Sarthe). (THOMAS BREGARDIS / MAXPPP)

"C'est une catastrophe. Au cinéma, à la différence du spectacle vivant, il y a un système de comptage des entrées en salles qui est immédiat, et la chute de fréquentation due au pass sanitaire est évaluée à peu près 70%", se désole sur franceinfo Pascal Rogard, directeur général de la SACD (société des auteurs et compositeurs dramatiques). Les salles de cinéma et les distributeurs ont lancé vendredi 23 juillet un appel à l'aide, suite à la mise en place du pass sanitaire dans les lieux de culture et de loisirs, qui a entraîné une chute de leur fréquentation depuis mercredi. "Un plan massif en faveur de la distribution" est réclamé par la Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF) qui regroupe les principaux distributeurs français - Gaumont, Universal pictures, Studiocanal, etc.

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franceinfo : Quelle est la situation dans les cinémas depuis l'instauration du pass sanitaire mercredi ?

Pascal Rogard : C'est une catastrophe. Au cinéma, à la différence du spectacle vivant, il y a un système de comptage des entrées en salles qui est immédiat, et la chute de fréquentation due au pass sanitaire est évaluée à peu près 70%. Je ne sais pas si ça va se poursuivre toute la semaine, mais c'est un désastre pour les films qui étaient déjà à l'affiche et pour ceux qui se présentent, même si certains films peuvent, comme Kaamelott par exemple, avoir des succès.

Que demandez-vous ? Voulez-vous un retrait de cette obligation ?

C'est très simple. Aujourd'hui, nous demandons à être traités comme tout le monde, c'est-à-dire comme les bars, les restaurants, les autres activités. Puisque le gouvernement, en appliquant une loi antérieure qui parle des rassemblements de grande importance, a décidé d'appliquer immédiatement le pass sanitaire au cinéma, au théâtre, sans laisser aucun temps d'adaptation et de pédagogie, contrairement à d'autres activités qui seront soumises à la loi qui est en cours de discussion (projet de loi "relatif à l'adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire", en cours d'étude au Sénat). Donc, en quelque sorte, on a pris les lieux de culture en otage pour dire "voyez, vous ne pourrez pas aller au cinéma, vous ne pourrez pas aller au théâtre si vous n'êtes pas vaccinés", alors qu'il fallait mettre ces lieux de culture à égalité avec tous les autres lieux. Et c'est d'autant plus grave que, au fond, les exploitants de cinémas, les propriétaires de salles dans leur quasi totalité ne refusent pas du tout l'idée sanitaire et pourraient même être pédagogues pour le pass sanitaire. Mais là, la culture est vraiment prise en otage.

Mais ce n'est pas pour punir la culture, c'est parce qu'on se retrouve face à une nouvelle vague du variant Delta, vous n'êtes pas d'accord ?

Ah bon ? D'accord, alors, vous ne pouvez pas aller en salle de cinéma, mais vous pouvez aller vous frotter dans les discothèques, c'est ça ? Les lieux de culture ont été reconnus comme des lieux absolument sûrs, protégés. Alors que le gouvernement, dit que vous pouvez aller au cinéma sans porter de masque, les exploitants eux-mêmes disent au public qu'il vaut mieux le garder. Le président de la République a annoncé que les jeunes devraient être vaccinés, on a changé d'avis et on a reporté. Enfin tout ça est quand même une improvisation. Et on confond du côté du gouvernement vitesse et précipitation.

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