Loi sanitaire : les syndicats de soignants inquiets du flou concernant ceux qui refusent l'obligation vaccinale
Le Parlement a adopté dimanche le projet de loi sanitaire. Le texte prévoit notamment une suspension de salaire pour les personnes qui ne respecteraient pas l'obligation vaccinale contre le Covid-19 du fait de leur profession.
Après plusieurs jours de débats, les parlementaires ont adopté le projet de loi sanitaire étendant notamment le pass sanitaire. Réunis dimanche 25 juillet en Commission mixte paritaire, les députés et les sénateurs sont parvenus à un accord. Parmi les mesures qu'ils ont modifié, il y avait la question de la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour les soignants. Il n'y aura pas de licenciement comme le voulait le gouvernement mais une suspension de contrat et de salaire pour les récalcitrants à partir du 15 octobre.
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Certains syndicats de soignants ne sont toujours pas rassurés. La mesure est jugée floue. Que va-t-il se passer pour ceux qui refusent malgré tout de se faire vacciner ? Thierry Amouroux du Syndicat des professionnels infirmiers n'a pas vraiment la réponse : "On a du mal à comprendre qu’elle est cette situation de 'no man's land'. Ce salarié suspendu sans salaire, il fait quoi pour vivre ? Il n’est pas licencié, donc il n’a pas le droit au chômage et il ne peut pas théoriquement aller travailler ailleurs."
"C’est assez incompréhensible et on reconnait tout a à fait la technostructure qui a des idées inapplicables sur le terrain.”
Thierry Amourouxà franceinfo
Une inquiétude partagée par l'urgentiste Christophe Prudhomme, responsable CGT en Seine-Saint-Denis. Il craint une désorganisation dans certains hôpitaux : "On travaille tellement à flux tendu qu’une personne en moins dans une équipe peut faire écrouler la vie du service, c’est ce qui nous inquiète. Il faut que les soignants se vaccinent mais vouloir imposer la vaccination plus aux soignants qu’aux policiers ou à d‘autres catégories qui sont en contact avec la population, c’est un non-sens." Il en est certain, le dialogue et le débat aurait été plus efficaces pour convaincre les récalcitrants.
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