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Adoption de la loi de "vigilance sanitaire" : "L'intérêt, c'est d'avoir cette boîte à outils pour réagir vite", défend un député de la majorité

Le texte, qui donne notamment au gouvernement le pouvoir de prolonger le pass sanitaire au moins jusqu'au 31 juillet 2022, est loin d'avoir fait l'unanimité sur les bancs de l'Assemblée.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Julien Borowczyk à l'Assemblée nationale, le 23 janvier 2019. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

La loi de "vigilance sanitaire" a été adoptée le 5 novembre par l'Assemblée nationale."L'intérêt, c'est d'avoir cette boîte à outils pour réagir vite, et prévenir l'évolution du virus", explique sur franceinfo Julien Borowczyk, député LREM de la Loire et président de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire.

Par 118 voix contre 89 et une abstention, elle autorise notamment le possible recours au pass sanitaire jusqu'au 31 juillet 2022. Son adoption a suscité la colère de l'opposition, qui accuse l'exécutif d'enjamber les élections présidentielles et législatives, et de limiter ainsi le débat parlementaire sur la gestion de la crise sanitaire d'ici là. "L'opposition se rend compte que le pass fonctionne, et leur question, c'est comment on peut faire pour exister ?", raille-t-il.

franceinfo : Êtes-vous satisfaits de l'adoption de la loi de "vigilance sanitaire" ?

Julien Borowczyk : C'est un engagement sur l'avenir, pour pouvoir prévenir l'évolution du virus, très difficile à juguler. C'est une sécurité pour la population.

"Pour moi, c'est une évidence qu'il faut prolonger le pass sanitaire jusqu'au 31 juillet 2022."

Julien Borowczyk, député LREM de la Loire

à francenfo

Je crois que l'on a pu voir à quel point il avait eu une utilité dans un premier temps, pour accélérer la vaccination. On en a besoin aujourd'hui pour pouvoir être en sécurité. On le voit, la population s'est approprié ce pass sanitaire aujourd'hui. Ca fonctionne bien, de même dans les autres pays qui ont recours à ce type de pass. Ils sont moins sujets à la contamination.

L'opposition est en colère, parle d'un blanc seing donné au gouvernement, parce que le prolonger jusqu'au 31 juillet 2022 permet d'enjamber les élections présidentielles et législatives. Que leur répondez-vous ?

Ce n'est à mes yeux pas digne du débat parlementaire que d'utiliser un virus pour faire de la politique. J'entendais sur l'antenne de franceinfo Bruno Retailleau dire qu'on actait notre inutilité, en tant que députés de la majorité, en actant cette loi. Mais il acte lui-même sa schizophrénie parce qu'il nous dit qu'il est pour le pass sanitaire. Donnons la boîte à outils au gouvernement pour prendre des décisions. On imagine bien que le Premier ministre ne prendra pas une décision s'il n'en a pas l'utilité. L'intérêt, c'est d'avoir cette boîte à outils pour réagir vite, plutôt qu'on en discute pendant quinze jours pour finalement, de toute façon, accepter d'avoir cette boîte à outils. On fait de la politique là et peu de protection de la population. L'opposition se rend compte que les décisions critiquées à l'époque, et notamment le pass sanitaire, ça fonctionne. Évidemment, il n'y a pas d'opposition là-dessus, mais leur question, c'est : "Comment on peut faire pour exister ?" Alors on essaie de dire qu'il faut du débat parlementaire. Et je crois que le débat parlementaire a eu lieu. En plus, il y aura un rapport. Le gouvernement devra le présenter en février, et il y aura un débat. Les pouvoirs du Parlement sont respectés, et je rappelle que nous sommes la majorité. Nous votons en conscience à la majorité.

Le débat a eu lieu au sein de votre majorité. Le député Pacôme Rupin aurait préféré un pass circonscrit géographiquement...

Je suis député de la Loire. J'ai vécu cette situation-là lors du deuxième pic épidémique. Des maires de petites communes rurales me disaient qu'on pouvait faire de la territorialisation, lorsqu'on avait un taux d'incidence de 1 200 à Saint-Étienne, et 200 dans les villes et villages alentours. Sauf qu'une semaine après, on était à 1 200 partout. La territorialisation est très compliquée à mettre en oeuvre, parce qu'on a une circulation de population. Ce n'est absolument pas le but de limiter la circulation, d'où le pass sanitaire. Laisser ouvert les activités et la liberté aux gens de pouvoir circuler.

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