"On le compare au druide d'Astérix" : à Marseille, la "Raoultmania" s'est emparée de la ville
Le professeur Didier Raoult, à la tête de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerrannée infection, est devenu célèbre avec son traitement à l'hydroxychloroquine. Si son procédé fait débat dans la communauté scientifique, il fait désormais figure de rock-star dans la cité phocéenne.
Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, le professeur Didier Raoult fait parler de lui quasiment chaque jour avec sa campagne de dépistage massif et son traitement du coronavirus basé sur l'hydroxychloroquine. Plus on se rapproche de Marseille, où il dirige l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, plus il possède d’admirateurs.
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Il y a d’abord les malades du coronavirus traités à la l'hydroxychloroquine, ce fameux médicament utilisé par le professeur Raoult, actuellement testé comme d'autres molécules. Laure, a réclamé ce remède après plusieurs jours de maladie : essoufflement fort, toux, courbatures. Cette mère de famille l’affirme, l’effet a été rapide et elle comprend l’engouement que peut provoquer le professeur Raoult et son traitement. "Je ne vais pas être là à me prosterner devant lui, en tout cas je peux lui dire merci. Aujourd'hui sans ce traitement là, je ne sais pas où je serais." Pour elle, le profil peu conventionnel de l’infectiologue joue aussi pour expliquer les passions qu’il provoque. "Bien souvent on le compare même au druide d'Astérix !"
Dans la région, les personnalités publiques sont également nombreuses à avoir été traitées à la chloroquine. C’est le cas du maire Les Républicains des 6e et 8e arrondissements de Marseille. Yves Moraine fait partie de cette classe politique, souvent de droite, adepte de Didier Raoult. "Les Marseillais, mais aussi de très nombreux Français, se reconnaissent en lui, parce que c'est quelqu'un de terrain, qui agit, au lieu de parler comme le font trop souvent les élites françaises."
Si on l'avait écouté, nous ne serions pas dans la situation catastrophique dans laquelle nous sommes.
Yves Moraine, maire des 6e et 8e arrondissementsà franceinfo
Autre action défendue par l’infectiologue et qui contribue en partie à sa popularité : le dépistage, disponible pour tous et gratuit. "Citronnelle, banane ou verveine ?" Un test d’odeur et de goût est réalisé avant de se voir enfoncer dans le nez un grand coton-tige. Mickael sort justement de l’institut. "J'ai de la chance, je suis à Marseille. J'ai mon beau-frère qui est à Paris ça n'est pas la même histoire, donc je suis très content d'avoir monsieur Raoult pas loin de chez moi."
La communauté médicale est plus réservée
Chez les médecins, Didier Raoult est loin de faire l'unanimité. Le débat actuel cristallise les positions. À Marseille, certains n’osent même plus critiquer publiquement l’infectiologue. Laurent Papazian n’est pas de ceux-là. Ce professeur de réanimation à l’Hôpital Nord reconnaît volontiers le niveau international de son confrère, mais il se montre bien plus prudent, en revanche, sur la frénésie autour de lui. "Ça ne m'atteint pas du tout, je n'y suis pas sensible, au contraire, cela me rend plutôt prudent".
S’il s’exprime rarement dans les médias, Didier Raoult fait figure de star sur les réseaux sociaux. Un appel sur Facebook a par exemple été lancé pour que son portrait apparaisse sur le mur de la Corniche à Marseille… là où celui de Zinedine Zidane a longtemps trôné.
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