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Non, personne ne distribue de masques imbibés de produits chimiques pour vous cambrioler

Ce message partagé sur les réseaux sociaux a déjà circulé dans plusieurs pays et s’inspire d’un vieux canular qui date de 2001.

Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Capture d'écran d'un message partagé sur la plateforme de messagerie WhatsApp. (CAPTURE ECRAN)

Le message est alarmiste. Il raconte que des personnes malveillantes prétendent distribuer gratuitement des masques à domicile en cette période de pandémie de coronavirus. Ils seraient imbibés de produits chimiques dans le but d'endormir leurs victimes pour les cambrioler. C’est faux. La Cellule Vrai du faux de franceinfo vous explique.

Aucun acte de ce genre recensé par la police

Contacté par franceinfo, le service d’Information et communication de la Police nationale a affirmé n’avoir eu "aucun cas de ce type d’agression recensé sur [ses] zones de compétence". Par ailleurs, le faux message qui circule sur les réseaux sociaux déclare que "le taux de criminalité va augmenter". Pour le moment ce n’est pas le cas, selon la Police nationale. D’après les derniers chiffres publiés par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), la délinquance a fortement baissé au mois de mars. Les Français étant confinés chez eux, les cambriolages par exemple ont chuté de 44% par rapport au mois précédent.

Ces chiffres doivent tout de même être pris avec précaution, explique le ministère de l’Intérieur sur son site : "Le confinement a fortement influencé les conditions de dépôt de plainte (...) Le confinement ayant débuté à la mi-mars, certains effets ne deviendront 'visibles' que le ou les mois suivant(s), et seront analysés dans les prochaines notes mensuelles de conjoncture". En attendant, le service d'Information et communication de la Police national prévient que, dans le contexte actuel de pénurie de masques, "toute prospection à domicile où on vous en propose est de fait quelque chose de louche" et conseille de composer le 17, en cas de doute.

Un message partagé à l’identique dans plusieurs pays

Par ailleurs, ce message a été partagé à l'identique dans plusieurs pays. Le copier-coller est typiquement caractéristique des chaînes de canulars. Par exemple, au Royaume-Uni, le même message a été partagé plusieurs milliers de fois rien que sur Facebook. L’agence de presse britannique Reuters y a même consacré un article.

Des captures d'écran de messages, en anglais, partagés sur Facebook. (CAPTURE ECRAN)

Aux Etats-Unis, le site de vérification Snopes en a aussi publié un et fait référence au même message, mot pour mot, mais en anglais. Ce message a aussi été diffusé en Inde et en Afrique du Sud, où des vidéos et des messages écrits basés sur le même scénario ont massivement été partagés.

Un canular qui date de 2001

Toute l’imagerie autour du produit chimique qu’on viendrait vous faire inhaler pour vous anesthésier ne date pas d’aujourd’hui. Deux mois seulement après les attentats du 11-Septembre, le site américain Snopes a publié un article sur le même genre d’histoire. Un faux message, prétendument émis par un hôpital, racontait que des femmes avaient trouvé la mort en reniflant des échantillons de parfums reçus gratuitement par colis. En 2017, la Cellule Vrai du Faux avait déjà évoqué cette légende urbaine.

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