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Mobiliser des soignants à Noël n’a pas posé de "difficultés particulières" grâce à "l’esprit de solidarité", se félicite l'hôpital de Chartres

L'hôpital de Chartres ne connaît pas de difficultés de personnel pour Noël, assure son directeur adjoint à franceinfo, à l'inverse d'autres établissements, où des personnels sont contaminés, et touchés en plus par la désertification médicale.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Yvon Le Tilly, directeur adjoint de l'hôpital de Chartres, appréhende particulièrement le mois de janvier, avec la hausse prévisible du nombre de contaminations, qui touchera aussi les soignants. (VALENTIN HOUINATO / RADIO FRANCE)

L’hôpital de Chartres, en Eure-et-Loir, n’a "pas eu de difficultés particulières pour mobiliser" du personnel soignant ce vendredi soir du 24 décembre, assure à franceinfo son directeur adjoint, Yvon Le Tilly. Il rappelle que "la particularité d’un hôpital, c’est l’esprit de solidarité qui caractérise l’ensemble des personnels".

Il estime qu’aujourd’hui la situation, notamment en réanimation, à Chartres, est "relativement calme", mais il appréhende le mois de janvier, puisqu’il fait déjà face à un "absentéisme non négligeable" du personnel. Yvon Le Tilly s’inquiète également de la situation dans d'autres hôpitaux français, contraints de fermer leurs services d’urgence ce 24 décembre, "faute de médecins".

franceinfo : Avez-vous réussi à mobiliser facilement du personnel dans votre établissement pour le 24 décembre ?

Yvon Le Tilly : La particularité d'un hôpital, c’est l'esprit de solidarité qui caractérise l'ensemble des personnels, notamment parmi les équipes de soins, qu'il s'agisse des médecins, des infirmières, des aides-soignants. Par définition, lorsqu'on fait le choix de travailler dans un hôpital, on sait que l'on peut travailler le samedi, le dimanche, le 31 décembre, le 24. Et dans ce service de médecine d'urgence, comme dans les autres, il y a une très bonne organisation. L'encadrement a sollicité les professionnels volontaires pour travailler un 24 décembre, et il n'y a pas eu de difficultés particulières pour les mobiliser. Les difficultés viennent davantage du contexte particulier lié à la crise sanitaire, qui contraint tous les professionnels à porter en permanence un masque, et qui leur impose également, comme aux personnes qui se présentent à l'hôpital, des restrictions particulières.

Quelle est la situation, ce 24 décembre, à l’hôpital de Chartres ?

Le service de réanimation à Chartres, comme dans bon nombre d'autres villes importantes, a été particulièrement sollicité au cours des deux dernières années. A l'heure où l'on se parle, la situation est enfin redevenue relativement calme. Nous avons plusieurs lits disponibles, et le nombre de patients en réanimation pour Covid est plus limité que par le passé. Mais soulignons le fait qu’un certain nombre, pour ne pas dire l'essentiel, des patients hospitalisés dans notre hôpital, comme dans bien d'autres, sont des personnes non vaccinées.

Certains hôpitaux, comme celui de Montaigu, en Vendée, ont fermé leurs services d’urgence pour le 24 décembre. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Là, ça touche à une problématique toute autre que celle de la pandémie. Cela touche à une problématique que l'on connaît bien en France, liée à la démographie médicale. On assiste à une désertification manifeste. Nous, à Chartres, nous sommes proches de Paris, de grandes métropoles et nous ne connaissons pas de problèmes de démographie médicale, comme peuvent le connaître bien d'autres établissements. De plus, il y a un vieillissement de la population au sein du corps médical. Et malgré les décisions gouvernementales d'augmenter fortement le numerus clausus, certains établissements se trouvent contraints de limiter, voire de fermer certains services, faute de médecins. C'est particulièrement le cas dans les établissements de petite taille.

On parle beaucoup de désorganisation au mois de janvier, en particulier en raison de la multiplication des arrêts de travail liés au variant Omicron. Vous le craignez aussi ?

On est dans une situation assez paradoxale puisque, selon les autorités sanitaires, le variant Omicron est certes beaucoup plus contagieux que le variant Delta, mais serait sensiblement moins dangereux. Alors, c'est vrai que vous soulevez une question sensible puisque nous sommes régulièrement, ici comme ailleurs, confrontés à des situations de Covid parmi les membres de notre personnel, donc nous essayons de trouver la stratégie la mieux adaptée. Les décisions, nous les prenons en concertation avec les médecins hygiénistes et les personnes spécialisées. Certaines personnes qui peuvent avoir été cas contact maintiennent leur activité professionnelle dans un cadre extrêmement strict, et elles doivent prendre leur pause séparément des autres membres du personnel. C'est vrai que nous sommes confrontés à un absentéisme non négligeable.

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