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Micro européen. L'Italie face au Covid-19 : une petite ville du nord du pays résiste au virus

Phénomène italien dans cette crise sanitaire qui frappe la péninsule, la ville de Ferrara ne connaît que 500 cas de Covid-19, enregistrés depuis le début de l’épidémie. Comment expliquer cette immunité des habitants de Ferrara ?

Article rédigé par franceinfo - José-Manuel Lamarque
Radio France
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Temps de lecture : 5min
L'Italie, l'un des pays les plus endeuillés par ce nouveau virus, avec une singularité dans la petite ville de Ferrara.  (GETTY IMAGES)

Une petite ville italienne dans le nord de l'Italie résiste donc au nouveau coronavirus Covid-19...Seulement 500 cas de contaminations enregistrés depuis le début de cette crise sanitaire sans précédent. Outre les mesures de prévention prises par les autorités locales de Ferrara, la discipline des habitants, ce phénomène s’explique tout d’abord par la faible densité de population, une ville plutôt isolée dans l’Emilie-Romagne.

Mais pour les autorités italiennes qui ont décidé, une fois l’épidémie circonscrite, d’étudier la question de Ferrara, une des raisons plausibles pourrait être la position géographique de Ferrara sur la plaine du Pô ; zone marécageuse où la propagation du paludisme, naguère, aurait provoqué la thalassémie, qui est une forme d’anémie héréditaire typique des habitants de la plaine du Pô. Pour autant, l’Italie, malgré la situation dramatique, le gouvernement a pris de nouvelles mesures en vue d’un déconfinement progressif.

Des mesures de déconfinement applicables ?

Le plan du gouvernement italien prévoirait qu’après Pâques, soit le 14 avril, des entreprises dans le domaine pharmaceutique, de l’agriculture, et de l’agro-alimentaire pourraient reprendre une activité dimensionnée. Et si les écoles ne verraient point de réouverture avant le mois de septembre, l’Italie retrouverait une activité mesurée par des restrictions sanitaires le 4 mai prochain. Tout ceci au conditionnel, car les experts auprès du gouvernement italien ne partagent pas les mesures du gouvernement Conte. Gouvernement qui doit aussi faire face à l’activité et l’économie grise italienne.

Le crime organisé, l’autre virus italien

Le crime organisé en Italie, les "mafias" n’auraient, ni respecté le confinement, encore moins la fin de l’épidémie, on s’en doute. Le crime organisé est aussi sur le terrain de l’épidémie, profitant de la détresse des Italiens, soit par le détournement de masques de protection, mais surtout par le biais de l’usure auprès des citoyens et des entreprises ayant grand besoin de liquidités. Il faut savoir que l’économie italienne du crime organisé représente 12% du PIB. Car la paupérisation, conséquence de l’arrêt de l’activité économique, toucherait maintenant une partie des plus pauvres en Italie. Des débuts de jacqueries ?...

Depuis peu de temps, des Italiens ayant perdu leurs faibles revenus seraient enclins à la révolte par le pillage des magasins d’alimentation, n’ayant plus les moyens de se nourrir. Et comme l’explique notre invité, le journaliste Daniele Zappala, les plus faibles seraient "manipulés" par le biais de certains réseaux sociaux marginaux, ou nihilistes. Conséquences aussi de la lenteur des institutions européennes à répondre à la détresse Italienne.  

Une Europe qui ne fut pas à la hauteur  

Le refus systématique des Pays-Bas, des pays scandinaves et de l’Allemagne, durant plusieurs semaines, pour venir en aide aux pays du sud de l’Europe touchés par la pandémie, n’a vu sa résolution que depuis quelques heures. Ce n’est que jeudi dernier que les ministres des Finances de la zone euro ont convenu d’un plan de soutien de 500 milliards d’euros pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire du coronavirus.

Une nouvelle fois, la plaie ouverte entre nord et sud de l’Europe, ouverte depuis la crise de 2008, est réapparue, mais cette fois avec force et vigueur. Les Italiens soulignent le manque de solidarité criant de l’Europe, et se montrent de plus en plus eurosceptiques allant même, dans de nombreux cas, à brûler le drapeau communautaire ou à l’escamoter des bâtiments publics. Une "vox populi" souligne un caractère usurier de l’Europe. Car cette aide risque bien de s’accompagner du retour de la troïka, bien connue des pays du sud, qui n’a pas hésité à "saigner" à blanc leurs économies.

Pour autant, les Italiens n’ont pas oublié l’aide de pays tels que la Russie, Cuba ou l’Albanie, qui ont, avec une assistance symbolique mais au bon moment, réchauffé les cœurs transalpins. Enfin, tout reste à régler au niveau européen, et il n’est pas certains que les pays du sud de l’Europe acceptent encore une fois des politiques d’austérité de triste mémoire. Quant au virus, lui, il continue de se propager en attendant que les autorités médicales européennes et internationales trouvent enfin le chemin de la raison.

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