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Plan de relance, aide au secteur culturel, gratuité des masques, rentrée scolaire… ce qu’il faut retenir des annonces de Jean Castex

Le Premier ministre Jean Castex a détaillé sur France Inter mercredi la feuille de route du gouvernement pour appréhender la rentrée à l'heure du coronavirus.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Jean Castex, le 11 aout 2020, à Montpellier. (PASCAL GUYOT / AFP)

Invité sur France Inter mercredi 26 aout, le Premier ministre, Jean Castex, a indiqué que "lutter contre une épidémie de la nature de celle que nous affrontons est un défi collectif". "Je n'ai jamais cru que l'Etat pouvait tout faire, il a sa part de responsabilités, il les a assumées", a-t-il poursuivi, en appelant à ce que chacun "se sente concerné par la lutte" contre le coronavirus Covid-19. Le chef du gouvernement a ensuite détaillé sa feuille de route pour les semaines à venir. Voici ce qu'il a annoncé :

Le plan de relance annoncé le 3 septembre

Le plan de relance, qui devait être présenté initialement mardi, "sera annoncé officiellement le jeudi 3 septembre". Jean Castex a assuré que ce plan de 100 milliards d'euros "est absolument bouclé". "Nous avons déjà versé l'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire en anticipation de l'annonce du plan, c'est tout à fait concret", a-t-il ajouté. "On ne va pas commencer à s'occuper de l'économie française et à l'impact de la crise sanitaire sur l'économie française avec le plan de relance, on le fait depuis des mois", a assuré le Premier ministre. Jean Castex a ainsi expliqué que ce plan "vient dans la continuité de dispositions extrêmement ambitieuses pour les Français et l'économie française, et prises très opportunément par mon prédécesseur, Edouard Philippe".

Pas de gratuité générale du masque

Il n'y aura "pas de gratuité générale du masque, pas plus qu'il n'en existe ailleurs", a indiqué le Premier ministre. "On cible les vulnérables à la maladie et les plus précaires. Et ce faisant, je le dis à toutes et à tous, on est déjà bien en avance de ce que font tous les pays qui nous sont voisins", a déclaré Jean Castex, qui n'entend pas "payer des masques à des familles qui n'en ont pas besoin". Le Premier ministre a précisé que pour "toute personne vulnérable au virus pour des critères médicaux, son médecin lui prescrit, s'il le juge nécessaire, le port du masque, il va en pharmacie et ce masque est gratuit". "Il s'agit de "la gratuité par la pathologie", a-t-il ajouté.

Deux milliards d'euros attribués au secteur culturel

"Dans le plan de relance, la culture au sens large bénéficiera d'une dotation exceptionnelle de 2 milliards d'euros, sur les 100 du plan de relance", a annoncé Jean Castex. Il a qualifié ce "choix politique" d'"inédit". "Nous pensons que la culture est une activité économique", a précisé le Premier ministre. Jean Castex a estimé que le secteur culturel avait "beaucoup souffert de cette crise, plus que d'autres". Il a ainsi assuré que "si les règles sanitaires imposées" aux professionnels du spectacle ne leur permettent pas d'atteindre l'équilibre économique, l'Etat devrait compenser l'écart entre les recettes issues des contraintes sanitaires et ce qui aurait été leur "point d'équilibre". Jean Castex doit rencontrer avec la ministre de la Culture Roselyne Bachelot les professionnels du spectacle jeudi.

Le masque obligatoire dans les cinémas et théâtres

"On va rendre le port systématique du masque" dans les cinémas et les théâtres, a indiqué le Premier ministre, après un conseil de défense consacré à la crise sanitaire mardi. "Je dis aux Français : allez au cinéma, allez au théâtre, vous ne risquez rien", a-t-il assuré. Jusque-là, le port du masque était obligatoire si les distances de sécurité ne pouvaient pas être respectées.

"On va inverser, sauf dans les zones où il y a une forte circulation virale, où il y aura le cumul des deux obligations. Sinon ce sera surtout le port du masque qui sera obligatoire."

Plus de dérogation préfectorale pour la jauge maximale de 5 000 personnes

"Il ne sera plus possible à l'autorité préfectorale de déroger" à la jauge maximale de 5 000 personnes "dans les départements rouges, c'est-à-dire où il y a une forte circulation virale", a annoncé Jean Castex, alors que la jauge sanitaire est toujours fixée à 5 000 spectateurs maximum. Le chef du gouvernement a également évoqué le fait qu'on pourrait encore abaisser cette jauge et même "interdire" des spectateurs dans les stades ou lieux de spectacle. "Sachant que, si la circulation virale est forte ou si la configuration des lieux est inadaptée, le préfet peut aussi carrément interdire. Ce n'est pas parce qu'on ne peut plus déroger au-delà qu'on ne peut pas aussi abaisser la jauge, c'est du cas par cas."

Le 15 août, le préfet de Vendée avait accordé une dérogation au parc du Puy-du-Fou, pour qu'il puisse accueillir plus de 5 000 personnes pour son spectacle de la Cinéscénie. "Ce qui avait été prévu, entre nous de parfait bon sens, c'est que localement, en fonction de la configuration des salles ou des stades, et surtout de la circulation du virus, on puisse déroger, c'est-à-dire aller au-delà de 5 000", a justifié Jean Castex. "On doit pouvoir quand même dans le Stade de France, en respectant les règles sanitaires, mettre plus de 5 000 personnes." Jean Castex a également affirmé que le préfet de Vendée "avait donné une dérogation sans instruction de personne et dans les jours qui ont suivi, il a décidé de ne pas reconduire la dérogation."

550 emplois de magistrats et greffier créés 

"Dans la loi de finances 2021, nous allons créer 550 emplois en plus", a annoncé le Premier ministre. Ce seront des postes "de greffiers et de magistrats". "Dès ma prise de fonction, j'ai demandé à Olivier Dussopt (ministre délégué aux Comptes publics) de créer 250 emplois en plus en cours d'année 2020, c'est autant de greffiers que de magistrats qui sont nécessaires", a déclaré le Premier ministre. "Sous le quinquennat de M. Macron, il y aura quand même eu 2000 emplois de greffiers et magistrats en plus", a assuré Jean Castex qui a noté que "ça ne va pas suffire encore". Le Premier ministre a également indiqué son souhait d'instaurer des "juges de proximité" qui pourraient traiter et "sanctionner très vite" les "petites infractions pénales, les contraventions, les incivilités qui ne sont quasiment jamais sanctionnées parce que la justice est embouteillée et ne dispose pas des moyens".

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