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Covid-19 :La police nationale utilise-t-elle des drones pour surveiller des passants ces derniers jours à Marseille ?

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo - Antoine Deiana
Radio France

Un drone a bien demandé, cet été,  aux gens de porter leur masque à Marseille sous peine d’une amende de 135 euros. La police nationale était-elle dans son droit ?

Depuis le 24 septembre une vidéo de drone circulant à Marseille et pilotée par la police nationale, inonde les réseaux sociaux. L’un des tweets qui la diffusent, avec plus de 120 000 vues, dit ceci : "Un drone circule au-dessus de Marseille et avertit les citoyens. 'Police Nationale, lutte contre la covid19, port du masque obligatoire partout en ville, à défaut vous vous exposez à une amende de 135 euros. Terminée la science-fiction. Bienvenue chez les tarés psychotiques."

Est-ce que cette vidéo est vraie et date-t-elle de la semaine dernière ?

Non cette vidéo ne date pas du 25 septembre 2020. Plusieurs indices nous l’indiquent. D’abord le ciel bleu qu’on voit en toile de fond alors que ce jour-là les prévisions de météo France prévoyaient un temps nuageux.

Ensuite, le post le plus ancien de cette vidéo que nous avons retrouvé date du 26 août 2020. La personne qui a diffusé la vidéo nous a confirmé qu’elle en est bien l’auteure et la préfecture de police des Bouches-du-Rhône nous confirme qu’un drone "a été utilisé 3 fois fin août / début septembre dans le cadre d’une expérimentation".

Est-ce que la police marseillaise a le droit d'utiliser des drones pour faire de la prévention sur le port du masque dans les rues ?

De nombreux internautes signalent également que l’utilisation de ce drone va à l’encontre d’une décision de justice rendue par le Conseil d’État en mai dernier.

Oui le conseil d’État a ordonné à l’État de cesser immédiatement la surveillance par drone du respect des règles sanitaires à compter du 18 mai 2020… à Paris !

L’ordonnance rendue par le Conseil d’État concerne la capitale française uniquement. Maître Rameix et Maître Spinosi étaient respectivement les avocats qui représentaient la Quadrature du Net et la Ligue des droits de l’Homme dans leurs démarches juridiques qui ont amené cette ordonnance. Selon eux, cette décision a été rendue car les drones utilisés par la police peuvent permettre une identification des personnes et il est impossible de vérifier qu’ils n’enregistrent pas. Cela va à l’encontre de la directive européenne du 27 avril 2016.

La Quadrature du Net a décidé de ne pas poursuivre la ville de Marseille mais nous indique que "l’utilisation de ce drone durant l’été 2020 à Marseille va à l’encontre de la décision rendue par le conseil d’État le 18 mai 2020 pour la ville de Paris."

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