"Les gens ont besoin d'échanges et de partage" : à Levallois-Perret, les habitants s'offrent du muguet pour le 1er-Mai
Malgré le confinement, la tradition du muguet perdure, comme dans les rues de Levallois-Perret, près de Paris. La vente à la sauvette est interdite, mais les fleuristes, tout comme les commerçants, peuvent en vendre devant leur boutique ou en drive.
"Allez allez ! Bonjour, rapprochez vous s'il vous plaît !" Les étals sont pleins de muguet, emballé dans du plastique, avec des fleurs. "Sept euros le pot, vingt euros les trois pots", lance Farid aux clients, comme sur un marché. Ici à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), six fleuristes et commerçants sont autorisés à vendre du muguet pour le 1er-Mai.
C’est la première fois depuis le début du confinement que Rachid monte ses étals. "Quelque part, le 1er mai, c'est la fête du travail, les gens ne travaillent pas, on sait qu'on est confiné", confie le commerçant. "Comme les gens ont vu sur internet qu'on pouvait vendre du muguet, ils se passent le mot. Ca a été vraiment sympa aux Levalloisiens de mettre la main à la patte et de dire 'on va recommencer à revenir et racheter quelque chose'."
Dans les rues, la plupart des passants ont un brin de muguet dans les mains, comme Maryse. "Ça me porte bonheur pour toute l'année ! J'en ai pour mon fils et pour ma voisine", sourit-elle. On fait la queue pour acheter son muguet, et on attend deux, voire trois minutes, et on en profite pour discuter, revoir ses voisins. Odile est ravie : "Je pense que les gens ont justement besoin d'échanges et de partage, et que le 1er mai véhicule ce genre de valeurs. Les gens cherchent dans les rues où est-ce qu'on peut acheter du muguet."
C'est un jour où il y a un côté festif, on a envie de sortir et de parler un peu aux autres.
Odileà franceinfo
"Merci d'avoir été là", répond un habitant à l'un des commerçants, son bouquet de muguet à la main. "Je les remercie d'être là parce que, pour eux, c'est un acte citoyen je trouve de venir et de prendre des risques pour que les gens soient heureux de récupérer du muguet", affirme-t-il. "C'est la fleur préférée de ma femme, je suis bien content de lui faire plaisir !"
Les fleuristes sont fermés depuis un mois et demi, alors vendre du muguet, pour eux, c’est mieux que rien. Nasser a une boutique dans Paris, mais en ce 1er mai, il vend à la sauvette quelques brins de muguet devant une fromagerie. "Les producteurs, ce sont eux qui ont tout vendu en grande surface, donc on s'est retrouvé à nu, lâche-t-il. Sincèrement, c'est inadmissible de faire ça, à la dernière minute de nous avertir qu'on peut ouvrir, et qu'en fin de compte on ne peut rien vendre." Conséquence : Nasser va vendre cinq fois moins du muguet par rapport à l’an dernier.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.