"Le sentiment d'une impréparation totale" : les partis d'opposition réclament des détails sur l'après 11 mai
À quelques heures d'une nouvelle conférence de presse du Premier ministre Edouard Philippe et du ministre de la Santé Olivier Véran, dimanche 19 avril, les partis d'opposition insistent sur les conditions d'un éventuel déconfinement, et dénoncent un manque d'anticipation.
Après un mois de confinement, les Français avaient besoin d’un espoir, d’une perspective de sortie de crise. Là-dessus, tout le monde rejoint le chef de l’Etat.
Mais la date choisie interroge, d’autant plus que les ministres n’ont pas pu, dans la foulée, détailler les modalités de ce début de retour à la normale.
Le député La France insoumise Bastien Lachaud y voit l’exemple d’un exercice du pouvoir trop vertical : "Le président seul a décidé d’une date, sans expliquer quels sont les arguments qui rendent le déconfinement possible le 11 et pas le 10. Il met tout le monde devant le fait accompli, y compris le conseil scientifique qui était censé le conseiller, ce qui donne le sentiment d’une impréparation totale de ce déconfinement."
Même diagnostic du député communiste Pierre Dharréville : "Il est évident que le confinement creuse les inégalités. Il faut en sortir, mais je n'ai pas vu que les conditions nécessaires sont réunies".
Pas assez de masques, pas assez de tests : c’est aussi ce que pointe du doigt le sénateur socialiste Rachid Temal. "On sait qu’il y a des risques de rebond. Il faut que chaque Français ait plusieurs masques, que les tests soient faits de manière suffisante, qu’on puisse isoler les malades détectés."
"La filière touristique sera durement affectée"
Chez les Républicains, on insiste sur l’aspect économique de la crise. Un exemple : les cafés, hôtels et restaurants. Pour ces établissements, pour l’instant, pas de réouverture en vue. Une situation intenable, selon le député Damien Abad. "Je pense qu'il faut se poser la question, pour les restaurants notamment, d'une réouverture sous certaines conditions : une table sur deux, par exemple. Il faut qu'on ait une méthodologie de travail".
Ce scepticisme de l’opposition, on le retrouve dans l’opinion. Dans les sondages, la part de Français faisant confiance à l’exécutif pour faire face au coronavirus est depuis la fin du mois de mars passée sous la barre des 50%.
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