"Le matin quand je me lève, je me demande pourquoi" : les étudiants belges demandent le retour en cours et une aide psychologique
Après une année sans cours et l'annonce vendredi dernier du maintien d'un confinement strict, des étudiants belges ont manifesté lundi pour pouvoir retourner quelques jours dans les facultés et interpeller sur leur détresse psychologique.
Elle est venue avec sa bande de copains, armée de pancartes : "Le distanciel tue." "Promis, on ne lèchera pas les tables", en dit une autre, un peu plus loin. Après près d’une année sans cours, les étudiants belges espéraient pouvoir retourner dans leurs facultés au moins à 20% de leurs temps. Mais vendredi dernier, le gouvernement a douché les espoirs des étudiants belges après une recrudescence de l’épidémie de coronavirus Covid-19 et le maintien dans le pays d’un confinement strict.
Depuis plusieurs jours, la police intervient fréquemment pour déloger des jeunes des parcs où ils se retrouvent, et lundi 1er mars ils étaient entre 200 et 300 à manifester sur le campus de l’Université Libre de Bruxelles, à l’appel de plusieurs syndicats qui promettent une semaine de mobilisation.
Derrière son masque à fleurs, Annaëlle, 19 ans, en deuxième année de biologie, se met à trembler quand elle parle de ses journées assis devant son ordinateur, de 8 heures à 18 heures tous les jours. "C'est difficile de mettre un sens à ce qu'on fait et le fait aussi qu'on a enlevé tout le folklore estudiantin, soupire-t-elle. Il y a aussi ce sentiment de culpabilité, de se dire que je ne fais rien et que la seule chose que je peux faire, c'est travailler. Et que même ça, je n'y arrive pas parce que je suis en décrochage." Sur le podium des étudiants témoignent au micro : "Le matin, quand je me lève, je me demande pourquoi..." "J'ai des pensées suicidaires", avoue une très jeune fille.
"Je n'arrive pas à trouver de rendez-vous chez un psychiatre. Le premier m'a dit qu'il y avait trop de gens. Le deuxième aussi..."
Une étudianteà franceinfo
En plus de la reprise des cours, ces syndicats étudiants réclament la gratuité des soins psychologiques et plus d'aide financière. "Il y a beaucoup de gens qui ont perdu leur job, indique Lucille, de l'Union syndicale des étudiants. Ils n'ont pas assez pour payer leur logement, leur nourriture, leurs études." Selon une étude de l'Université de Mons, le niveau de dépression chez les 18 25 ans s'est encore accru entre les deux confinement de près de 20%.
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