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Le maire de Saint-Brieuc refuse le couvre-feu à 18 heures : "On ne va rien changer"

Hervé Guihard dénonce une absence de concertation de la part du gouvernement alors que la mesure est en vigueur depuis samedi sur tout le territoire métropolitain.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Herve Guihard, le maire de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor), le 8 septembre 2020 à Paris. Photo d'illustration. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

PRÉCISION. Depuis la publication de cet article, le maire de Saint-Brieuc a tenu à nuancer sa position sur le couvre-feu à 18h. "Nous ne sommes pas le village gaulois qui refuse les décisions d’un gouvernement, dit-il, mais comme j’ai le petit pouvoir de prendre une dérogation, je tiens à le faire”. Toutes les explications avec la cellule Vrai du faux de franceinfo.


Depuis samedi 16 janvier, toute la France métropolitaine est soumise à un couvre-feu à 18 heures pour lutter contre la propagation du Covid-19. Toute ? Non. Car le maire de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), Hervé Guihard, l'assure : dans sa commune, "on ne va rien changer". Il s'explique, samedi sur franceinfo : "On va continuer à ouvrir les écoles, les crèches, les centres de loisirs, les centres d'accueil jusqu'aux horaires classiques. Parce que sinon, ce sont toujours les plus défavorisés qui trinquent."

"On n'est pas encore dans un territoire en crise"

Hervé Guihard ironise sur la volonté du Premier ministre de "graduer la riposte" à l'épidémie : "Tout le monde à 18 heures partout en France, il considère que c'est gradué !" Le maire de Saint-Brieuc va donc "mettre en place un 'gradué proportionné', mais sur le territoire".

L'élu souligne que sa ville a vu "50% d'augmentation" d'hospitalisations en réanimation. "C'est vrai, mais on est passé de 0 à 2 en réanimation. On n'est pas encore dans un territoire en crise. Si nous étions en crise, je n'aurais pas du tout cette réaction." Hervé Guihard ne compte donc rien changer aux règles sur sa commune, d'autant plus qu'il est "en manque d'agents" : il y a "aussi des personnes vulnérables" parmi eux.

Une absence de concertation, selon le maire

"On a le droit de déroger, alors faisons-le", lance le maire de Saint-Brieuc qui permet ainsi "à toutes les familles de mieux s'organiser, de continuer à vivre un peu mieux, d'aller chercher leurs enfants un petit peu plus tard" et qui vont en "profiter pour faire leurs courses un peu plus tôt et aller dans les quelques commerces qui seront ouverts, et ça va les aider".

Selon le gouvernement, la mesure du couvre-feu à 18 heures a été prise en concertation avec les élus locaux. Hervé Guihard s'inscrit en faux. "Absolument pas, martèle-t-il. J'ai beaucoup de respect pour notre préfet avec qui on travaille très bien. Si on en avait échangé, on aurait trouvé une mesure adaptée." Selon lui, "les préfets n'ont aucune liberté. Ils agissent sur ordre de l'État et c'est leur fonction. Mais il n'y a pas de dialogue sur cette proportionnalité qu'évoque notre Premier ministre. Pour lui, proportionnel, c'est juste le créneau horaire."

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