Cet article date de plus de quatre ans.

Le décryptage éco. Travailler jusqu'à 60 heures dans certains secteurs sera possible

Pour passer la crise du coronavirus, le gouvernement prend des mesures exceptionnelles et autorise l'allongement de la durée du travail dans certains secteurs. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Certaines personnes pourront travailler 60 heures par semaine en cette période d'épidémie de coronavirus. Photo d'illustration.  (LOIC VENANCE / AFP)

Des mesures exceptionnelles sont présentées mercredi 25 mars, en Conseil des ministres. Ce sont des dérogations importantes, puisque le gouvernement va donner la possibilité de travailler jusqu’à 60 heures par semaine, contre 48 heures maximum actuellement. L’autre changement important concerne le travail du dimanche qui pourra lui aussi être étendu. Enfin, il prévoit aussi de rogner sur les temps de repos puisqu’on pourra passer de 11 heures de repos obligatoires aujourd’hui à seulement neuf heures.

Toutes ces modifications ne concerneront que quelques secteurs, là où il peut être nécessaire dans cette période de faire tourner les entreprises sept jours sur sept. Des secteurs, que le gouvernement juge "nécessaires à la sécurité de la Nation", nécessaires à la continuité de la vie économique et sociale, comme les transports, l’alimentaire, l’énergie, les télécoms, la logistique. La liste sera précisée prochainement.   

La durée légale du travail, la référence, reste fixée à 35 heures hebdomadaires. Si vous travaillez au-delà, vous aurez des heures supplémentaires majorées, dès la 36e heure. C’est la règle actuelle qui s’applique ,notamment pour le niveau de majoration : ces heures sup seront payées 25% en plus, sauf s’il y a eu un accord d’entreprise signé avant la crise. En tout cas, ces heures ne pourront pas être payées moins de 10% en plus. 

L'inquiétude des syndicats

Les syndicats regrettent que ces dispositions fortes puissent être prises sans leur accord. Le chef d’entreprise peut, en effet, décider de façon unilatérale de les mettre en œuvre. "Ça va à l’encontre du besoin de dialogue dont le pays a besoin en ce moment", estime par exemple Laurent Berger de la CFDT. Pour Force ouvrière, "c’est dramatique pour les salariés, au lieu de les préserver, on les met encore plus en danger". Le gouvernement se justifie en disant qu’il s’agit de donner le maximum de souplesse dans cette période. Il promet aussi que ce sera temporaire : quelques semaines au plus, le temps de passer la crise. Mais rien n’est borné. Ces dispositions vont être adoptées par ordonnances ou par décret.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.