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Le conseil santé : "Je passe mon temps à faire le ménage, et à tout désinfecter. J'ai peur ce que soit devenu un T.O.C."

Les internautes et les auditeurs sont nombreux à se poser des questions sur les conditions du déconfinement. Aujourd'hui la psychanalyste Claude Halmos répond à la question de Nadine.

Article rédigé par franceinfo, Claude Halmos
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les gestes répétitifs pour se désinfecter, soi ou les objets font peur à Nadine. Photo d'illustration. (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

Nadine nous écrit : "Je passe mon temps à faire le ménage, et à tout désinfecter. Au début, ça me semblait normal, mais maintenant j’ai peur que ce soit devenu un TOC. Est-ce que c’est possible ?"

franceinfo : Que répondre à Nadine, Claude

La question de Nadine montre les angoisses que fait naître la pandémie. Mais aussi, à quel point "la mode psy", qui pousse chacun à poser des diagnostics sur lui-même, peut être, en elle-même, anxiogène.

Je ne crois pas, en effet, que Nadine souffre d’un T.O.C. Parce qu’un T.O.C (un Trouble Obsessionnel Compulsif), est un acte que l’on accomplit effectivement de façon répétitive, mais que rien, dans la réalité, ne justifie. Une personne qui se lave sans cesse les mains par exemple, ne le fait pas parce qu’elles sont réellement sales (si c’était le cas, d’ailleurs, une seule fois suffirait). Elle cherche, sans le savoir, à se débarrasser d’une salissure imaginaire, dont, inconsciemment, elle se croit porteuse.

Il peut s’agir du souvenir enfoui d’une agression, d’une faute, d’une tache sur son honneur, ou celui de sa famille, etc.. Chaque cas est particulier.

Comment expliquer, alors, les nettoyages permanents de Nadine ?

Nadine a sans doute commencé, comme tout le monde, pour se protéger du virus, par nettoyer beaucoup. Et même probablement, comme tout le monde, beaucoup trop ; parce que, la contamination étant invisible, les limites sont difficiles à situer. Et puis, probablement, comme pour beaucoup de gens, la machine s’est un peu emballée.

Peut-être parce que la situation actuelle a replongé Nadine dans des angoisses passées. Mais, même si ce n’est pas le cas, parce que le danger restant présent, la situation reste très angoissante.

 Mais, comme nous apprenons, tous, peu à peu, à vivre avec ce virus, Nadine va certainement réussir, avec le temps, à se calmer. Surtout si elle fait en sorte, en retrouvant ses activités et ses amis, de penser, aussi, à autre chose que le virus.

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