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Le conseil santé : "Je vis le Covid-19 comme la fin du monde, je n'arrive pas à me raisonner..."

Les internautes et les auditeurs sont nombreux à se poser des questions sur les conditions du déconfinement. Aujourd'hui la psychanalyste Claude Halmos répond à la question d'Antoine.

Article rédigé par franceinfo, Claude Halmos
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un masque chirurgical sur le sable de la plage de Finikoudes, à Larnaca (Chypre), le 4 mai 2020. (CHRISTINA ASSI / AFP)

Antoine est très inquiet et nous écrit ceci : "Je vis le Covid 19 comme la fin du monde. Je n’arrive pas à me raisonner, et à voir le déconfinement comme une ouverture pour un retour progressif à la vie d’avant, d’autant que j’habite dans l’Est, en zone rouge, et que la menace pèse toujours." 

franceinfo : que peut-on répondre à Antoine, Claude ? 

Claude Halmos, psychanalyste : Je crois que beaucoup de gens éprouvent aujourd’hui les mêmes difficultés qu’Antoine. Parce que nous nous sommes tous, même sans le savoir, appuyés, pour supporter le confinement, sur l’image de notre vie d’avant, et donc, implicitement, sur l’idée que nous allions la retrouver. Or il s’avère - cela n’a rien d’étonnant - que ce ne sera pas le cas. Et cela fait chuter l’un des piliers que nous nous étions construits, pour tenir   

C’est difficile. D’autant que nous n’allons pas pouvoir, avec le déconfinement, nous laisser aller à vivre à notre guise. Il va nous falloir bouleverser beaucoup de nos habitudes quotidiennes (pour respecter les mesures de sécurité). Et faire cela, de plus, dans un climat de peur, parce que le virus est toujours là.     

Ce retour à la normale, qui tarde, peut donc être difficile à supporter. Surtout si - que l’on s’en souvienne, ou pas - on a vécu dans son enfance des "cassures" importantes ; des évènements à partir desquels la vie n’a plus jamais été la même. Parce que l’on peut avoir alors (inconsciemment) l’impression que cela recommence.      

Comment peut-on s'en sortir ? 

Je crois que la seule solution, même si elle n’est pas magique, est de nous prendre en mains. Et de parler à l’enfant que nous avons, tous, en nous, pour lui expliquer ce que les enfants ont toujours du mal à comprendre : que la vie, ce n’est jamais "tout ou rien", "noir ou blanc". C’est toujours "un peu tout", "un peu rien", "un peu noir", "un peu blanc". Il faut l’accepter, et se donner les moyens de le vivre au mieux.  

Concrètement, cela signifie regarder tout ce que le déconfinement  nous rend ; et faire en sorte d’en profiter au maximum. Et, pour ce dont nous allons être encore privés, apprendre à "faire sans", en nous rappelant (au besoin, chaque matin) que c’est de façon momentanée. Parce que la pandémie est grave, mais pas éternelle. 

Autrement dit : haut les cœurs ! On va y arriver !    

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