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Le confinement "a vraiment été une période révélatrice de l'importance accordée à l'environnement sonore", d'après l'observatoire du bruit en Ile-de-France

"Les exigences et les attentes des citoyens en matière d'environnement sonore vont être démultipliées dans les semaines à venir", selon Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif, l'observatoire du bruit en Ile-de-France, invitée de franceinfo mercredi 10 juin.

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La rue de Rivoli vide, le 7 avril 2020 à Paris. (MATHIEU MENARD / HANS LUCAS)

"Je pense que pour beaucoup, [le confinement] a vraiment été une période révélatrice de l'importance accordée à l'environnement sonore", a estimé mercredi 10 juin sur franceinfo Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif, l'observatoire du bruit en Ile-de-France. Elle estime que pendant le confinement, les émissions sonores ont baissé de 60% à 90% en Ile-de-France.

franceinfo : Est-ce que, comme pour la pollution de l'air, le bruit est déjà revenu à des niveaux qu'on connaissait habituellement ?

Oui, c'est en effet assez corrélé, tout au moins pour le trafic routier, puisqu'on a une reprise du trafic. Comme pour la pollution atmosphérique, on a une remontée de la pollution sonore le long des axes routiers qui a été progressive depuis le début du déconfinement. Pendant le confinement, on avait à peu près entre moins 60% et moins 90% d'émissions sonores le long des axes routiers. Là, pour les derniers jours, on est autour seulement de moins 10%. On est quasiment revenu à la normale. Après, il y a encore quand même des situations où on a encore du calme, comme autour des aéroports, puisque le trafic aérien n'a pas encore repris. Il y a quand même quelques parenthèses pour certains riverains.

Pour vous, est-ce que cette période inhabituelle du confinement a permis une prise de conscience sur cet aspect-là ?

Oui, tout à fait. Je pense que pour beaucoup, ça a vraiment été une période révélatrice de l'importance accordée à l'environnement sonore. Beaucoup ont fait l'expérience de combien il était agréable de pouvoir entendre et distinguer les sonorités de la nature, comme les chants des oiseaux ou le bruissement des feuilles dans les arbres. Et je pense que les exigences et les attentes des citoyens en matière d'environnement sonore vont être démultipliées dans les semaines et les mois qui vont venir. Je pense que ça a mis un coup de projecteur sur l'importance de l'environnement sonore, dont certains n'avaient peut-être pas encore vraiment pris conscience.

Comment fait-on pour vivre dans une ville où il y a moins de bruit ?

Plus que la réduction du nombre de véhicules, il faut agir sur les comportements, sur les vitesses de circulation. Il y a aussi des solutions techniques qui peuvent être mises en place, comme des revêtements de chaussée qui ont des capacités à absorber le bruit. Il faut travailler aussi la ville pour tenir compte en amont, lorsqu'on a des aménagements dans certains quartiers des nuisances sonores existantes. Par exemple, orienter les bâtiments de manière à minimiser les zones exposées au bruit et même créer des zones de calme.

Il y a aussi le phénomène de gestion et de régulation des bruits dans la ville, qui ne sont pas des bruits de transports, mais qui sont liés à l'activité humaine, aux zones récréatives, aux quartiers animés.

Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif

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Ce sont des sujets sur lesquels il y a de plus en plus de plaintes de riverains. En situation habituelle, avec le nombre d'établissements dans certaines rues, il y a déjà énormément de conflits entre associations de riverains et établissements. Dans certaines rues très enclavées, parfois canyon, ça crée des phénomènes de bruit amplifié qui sont extrêmement gênants pour les personnes. Il faut vraiment développer l'autorégulation.

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